Belgique - Russie (détail)
Brésil, nous voilà !
La Belgique a battu la Russie 3-2 après un match qui n'était pas pour les cardiaques. Deuxième du groupe, elle rencontrera le Brésil au tour suivant. A la pause, les Belges menaient méritoirement 1-0 grâce à un beau coup franc de Walem. Le score aurait pu être plus lourd si les Belges n'avaient pas manqué deux très belles occasions. Las, les Russes ont profité de leurs rares occasions pour égaliser. A la 77e Sonck fit 2-1 de la tête ! Puis Wilmots, d'une frappe du gauche, porta le score à 3-1. Le stress allait encore monter quand les Russes renvinrent à 3-2. Mais plus aucun but n'allait tomber...
Reprenant une composition (à l'exception de Vanderhaeghe qui remplaçait Simons) et un dispositif (4-4-2) qui avait si bien réussi face à la France le 18 mai au Stade de France, Robert Waseige avait sacrifié Deflandre, Van der Heyden, Simons et Strupar par rapport au match de la Tunisie. Peeters retrouvait sa place à l'arrière droit, Van Kerckhoven celle d'arrière gauche, Walem celle d'organisateur dans l'entre-jeu, Verheyen montant en pointe comme face au Japon, Mbo Mpenza débutant sur le flanc droit du milieu de terrain.
Les choses débutèrent on ne peut mieux pour les Diables rouges.
Wilmots hérita, dès la 7e minute, d'un coup franc à 20 m dans l'axe après un tirage de maillot de Solomatin. Walem prit ses responsabilités et expédia un ballon brossé du pied gauche dans la lucarne droite de Nigmatullin (1-0).
Menant au score comme dans ses deux premiers matchs, la Belgique se devait cette fois de ne pas concéder rapidement l'égalisation. Elle y parvint et se forgea même plusieurs belles occasions de creuser l'écart: sur une volée de Mbo Mpenza captée en deux temps par le gardien russe (9e), une reprise de la tête de De Boeck trop enlevée (12e), où encore un centre de Goor qui transperça la défense russe (16e).
Très bien en place, les Diables rouges n'éprouvaient pas de réelles difficultés en défense face à des Russes toujours aussi lents à la manoeuvre, seul Alenitchev alertant De Vlieger (20e). Si bien que c'étaient les Belges qui se montraient les plus dangereux variant les mouvements sur les flancs avec une nouvelle occasion signée Mpenza, contré de justesse par Kovtun (27e), puis encore Verheyen et Vanderhaeghe coup sur coup (40e).
La sortie du demi récupérateur Smertin pour l'attaquant Sytchev ouvrit des espaces aux Belges, même si les Russes se montraient un peu plus menaçants notamment par Sytchev (39e).
Juste avant le repos, Verheyen, sur un centre de la gauche de Wilmots, seul face à Nigmatullin manqua la balle de «break», enlevant trop son envoi (44e). Les Belges pouvaient nourrir des regrets au repos tant les occasions avaient été réelles au cours de la meilleure prestation belge de ce Mondial.
Comme on pouvait le craindre, les Russes se montrèrent plus entreprenant au retour des vestiaires. Beschastnykh donna un coup de semonce (48e) avant d'égaliser (52e), ayant bien suivi un envoi de Sytchev que De Vlieger n'avait pu que repousser.
Tout était à refaire pour les Belges et sans une maladresse incroyable de Wilmots et de Walem, un centre au cordeau de Mpenza aurait dû se transformer en 2e but belge (54e), les deux Diables loupant leur reprise devant un but grand ouvert.
La rencontre demeurait indécise et très plaisante, les actions se succédant dans chaque camp. Après Beschastnykh (61e) pour les Russes, un tir de Vanderhaeghe (62e) et une tête de Van Kerckhoven (63e), côté belge, auraient pu se conclure par autant de but.
La montée au jeu de Sonck pour Mpenza (70e), coïncida avec une brève baisse d'intensité, les Russes se repliant visiblement dans leur moitié de terrain ne procédant que par contre. Karpin manqua d'ailleurs une occasion en or sur un centre de la gauche (74e).
Waseige lança une nouvelle carte à la 78e avec Simons en place de Verheyen. Dans la même minute, sur coup de coin de Walem, Sonck surgissait au dessus de Khokhlov pour inscrire de la tête le 2e but belge (1-2). Et le bonheur belge n'était pas fini. A la 82e, Goor servait dans l'axe Wilmots qui, du gauche, marquait le 3e but des Diables, Onopko effleurant le ballon au passage (1-3).
Le but de Sytchev (88e, 3-2) remit le doute dans les esprits, mais la Belgique tint bon. Elle tenait son premier succès en Mondial depuis le 25 juin 1994 et celui face aux Pays-Bas (1-0) à Orlando.
La galerie photos du match
Robert Waseige (sélectionneur de la Belgique): «Nous sommes très heureux. Vous savez, nos plus grands détracteurs se trouvent curieusement en Belgique. Une partie de la presse est vraiment allée trop loin dans sa critique négative ces derniers jours. Nous avons montré à cette presse que notre équipe n’est pas encore prête à être jetée. Le scénario du match a été bon et cela s’est bien terminé. La note avait été donnée par le superbe coup franc de Walem. Cinq points et six buts inscrits en trois rencontres, c’est un très bon bilan. Aujourd’hui, on a retrouvé le bon jeu +à la Belge+ avec beaucoup de profondeur dans nos actions. Le mérite de l’ensemble de la délégation, des joueurs, du staff technique est très grand. Je ressens une grande fierté à pouvoir rencontrer le Brésil. Et une double satisfaction puisque ce sera au deuxième tour. Notre responsabilité grandit aussi car il faudra être à la hauteur de l’événement».
Oleg Romantsev (sélectionneur de la Russie): «Ce résultat est le reflet de notre niveau. Mon équipe était très nerveuse aujourd’hui.
Même à 1-1 quand nous avons repris un moment le contrôle de la partie, la peur d’encaisser un second but a été plus forte que notre envie d’en inscrire un deuxième. Nous avons pourtant eu des possibilités pour prendre l’avantage 2-1. Mes joueurs ont beaucoup de talent mais peu d’entre eux ont vraiment évolué à leur véritable niveau durant ce Mondial».
Marc Wilmots (attaquant belge, désigné homme du match): «En football, la vérité se trouve toujours sur le terrain et non dans les articles de presse. Je suis très heureux de cette victoire surtout pour l’entraîneur qui a été attaqué de façon lamentable par la presse ces derniers jours. Aujourd’hui nous avons fait une bonne publicité pour le football belge face à la Russie, une grande nation du football».
Jan Peeters (président de la Fédération belge de football): «On a retrouvé de vrai Diables. En jouant de la sorte, je ne suis pas sûr que notre rencontre face au Brésil sera notre terminus dans ce Mondial».