Italie - Croatie (détail)
Italie-Croatie 1-2: une bonne leçon pour les Italiens
Pris à son propre piège, la Squadra laisse passer les trois points
Pour les deux équipes, ce match revêtait une importance capitale. Une victoire italienne signifiait une qualification quasi assurée et sans doute la première place du groupe. Pour les Croates, une défaite se combinait, si non à un retour prématuré en Europe, à une situation presque désespérée. Les premières minutes de jeu virent les deux formations marquer leur territoire et s’imposer un respect mutuel dans des contacts virils.
La première occasion, au quart d’heure de jeu, fut à mettre à l’actif de Doni qui se présenta seul devant Pletikosa mais ce dernier s’interposa impeccablement. De temps à autre, les Croates tentaient de mettre le nez à la fenêtre et de monter titiller la défense italienne. Ces derniers se montraient d’ailleurs les plus dangereux en ce début de match avec Vruginec, Rapaic et Boksic. A la demie heure de jeu, la défense de la Squadra Azzura en avait plein les pattes. A la décharge des Italiens, la sortie prématurée de Nesta, blessé, contribua à provoquer un ceratin flottement dans l’arrière-garde. En tout cas, on ne pouvait que remarquer la différence de tenue de l’équipe au maillot à damiers par rapport à sa piètre sortie contre le Mexique. Bien organisés, les Croates partaient souvent en contre tranchant. Une chose était acquise, avec zéro point ils ne pouvaient se limiter à attendre l’adversaire en sifflotant. L’équipe d’Italie, elle, avait toute les peines du monde à se montrer créative sans pour autant mal joué. C’est donc logiquement sur un score nul que les équipes se séparèrent à la mi-temps. Il était faux d’affirmer que ce duel de l’Adriatique tenait toutes ses promesses.
A la 50e, Vieiri vit son but de la tête annulé pour hors-jeu. Une décision arbitrale qui ne fera pas l’unanimité, surtout côté italien. En effet, Vieiri était-il derrière son défenseur au moment de la passe de Totti ? Il semble que oui. De plus, il se trouve derrière Totti au moment de la passer. Soit… Puisque cinq minutes plus tard, un nouveau mouvement entre Totti, Doni et Vieiri vit ce dernier se détendre pour placer la balle, de la tête, dans la lucarne croate (1-0). Les Croates n’avaient plus guère le choix, il fallait sortir ou s’éteindre à petit feu ! Ces derniers accusèrent le coup sans pour autant baisser les bras. L’entraîneur croate décida alors de lancer dans la bataille Olic. Bonne idée puisque ce dernier égalisa à la 72e en surgissant dans le rectangle italien pour crucifier Buffon (1-1).
A partir de ce moment-là, les Croates retrouvèrent leur football et noyèrent la défense transalpine en moins de cinq minutes. En effet, à la 76e Rapaic ponctua une superbe prestation d’un non moins superbe but (1-2) ! Buffon n’en croyait pas ses yeux tandis que Trappatoni commençait à desserrer son noeud de cravate. Comme quoi, la solidité de l’arrière-garde italienne pouvait se fissurer voire s’effondrer d’une pièce. Pendant les dix dernières minutes, les Italiens pousseront jusqu’à l’ultime seconde. Et, Jens Larsen, le juge de touche danois remit le couvert en fin de match puisqu’il annula un second but aux Italiens pour tirage de maillot. Encore une décision lourd de conséquence et qui fera couler beaucoup d’encre. Sur le banc de la Squadra, on bouffait les armatures…
Quoiqu’il en advienne, la Croatie rejoint l’Italie et se replace pour le deuxième tour. Sans oublier le Mexique qui pourrait avoir six points après son duel avec l’Equateur…
Laurent Depré
|