Argentine - Angleterre (détail)
Argentine-Angleterre: encore un classique
Le choc entre l'Argentine, grande favorite de ce Mondial, et l'Angleterre, venue théoriquement en Asie pour préparer celui de 2006 en Allemagne, devrait réussir vendredi à dégeler le climat du Dôme climatisé de Sapporo (nord), tout en scotchant des millions d'Anglais et d'Argentins devant leur télévision.
On parle beaucoup cette semaine du contexte historique et surtout de la guerre des Malouines, remportée en juin 1982 par l'armée britannique, mais cette rencontre, comme celles de 1986 et 1998 remportées toutes les deux par les Argentins, est d'abord un énorme match de football: un "clasico", dit-on à Buenos Aires, un "classic", selon l'appellation londonienne.
Mais sur le billard ultra-rapide de Sapporo, où 10 buts ont déjà été marqués en deux matches, c'est surtout l'opposition de style qui rendra ce match très excitant. "Les Argentins ont beaucoup de joueurs très rapides et très bons techniquement", a souligné jeudi Sven-Goran Eriksson, le sélectionneur suédois de l'Angleterre, après avoir découvert le stade. Il connaît bien plusieurs joueurs argentins puisqu'il les dirigeait à la Lazio Rome, avant d'émigrer en Angleterre.
Côté argentin, et depuis l'arrivée de Marcelo Bielsa, l'offensive est la priorité absolue, pour tirer le meilleur d'une pléthore d'attaquants exceptionnels, Gabriel Batistuta et Hernan Crespo en tête. Quant aux Anglais, ils ont ajouté à leur engagement physique de gros progrès dans le jeu de passes, et ne se contentent plus de grands ballons devant. Les symboles de cette synthèse réussie, ce sont David Beckham et Michael Owen, capables de faire des kilomètres mais aussi de marquer les buts décisifs.
En 1998, le huitième de finale entre les deux grands rivaux avait été faussé par l'exclusion de Beckham. Owen, mais aussi David Seaman, Sol Campbell et Paul Scholes, avaient ensuite tenu, à 10 contre 11, pendant 70 minutes, jusqu'aux tirs au but où ils se sont inclinés. Raison de plus pour "refaire le match", selon l'expression consacrée, avec en ligne de mire une place au deuxième tour pour des Argentins vainqueurs du Nigeria (1-0) et des Anglais accrochés par la Suède (1-1) lors de la première journée. Les deux équipes auront l'avantage de connaître le résultat de Suède-Nigeria, joué quelques heures plus tôt à Kobe. Est-ce que cela les incitera à se contenter d'un match nul ? Rien n'est moins sûr.
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