Allemagne - Arabie Saoudite (détail)
L'Allemagne joue déjà gros
Comme si elle doutait de ses capacités à se remettre d'un mauvais départ, l'Allemagne a érigé son premier match contre l'Arabie saoudite samedi à Sapporo au rang de "finale", histoire de mobiliser d'emblée toutes les énergies face à une équipe qui affiche en revanche une étonnante confiance. Le capitaine Oliver Kahn lui-même a donné le ton: "ce match-là est une finale. Un bon résultat pourra alors entraîner une vague positive qui, comme en 1990 lors de la victoire contre la Yougoslavie 4 à 1, pourra nous porter sur l'ensemble du tournoi".
Les forfaits de quatre titulaires (Nowotny, Scholl, Deisler et Woerns) ainsi que les pépins physiques pas totalement résorbés du meneur de jeu Michael Ballack et du défenseur Marko Rehmer ont ajouté à l'incertidude ambiante. Autant l'Allemagne semble craindre ce premier rendez-vous, autant en effet elle se sent "capable de surprise" une fois passé ce premier round de qualification. L'entraîneur adjoint Michael Skibbe a même affirmé jeudi: "je crois que nous pouvons atteindre la finale".
Equipe de transition vers le Mondial-2006 organisé dans le pays, composée de 13 des malheureux acteurs impliqués dans l'accident de l'Euro-2000 où elle n'avait pas franchi le premier tour, la formation de Voeller "est prête à assumer son statut de favori contre l'Arabie saoudite, et jouera sur un rythme élevé", a promis Skibbe.
Il le faudra, car, comme l'assure le Prince Turki ben Khalid, le chef de la délégation saoudienne: "pour nous battre, les équipes devront jouer à la limite de leurs possibilités et miser en même temps sur un mauvais jour de notre part. Notre arme secrète est que nous refusons de perdre".
Qualifié pour la troisième fois de suite pour le tournoi final, installé en plein centre de Tokyo contrairement aux Allemands retirés sur leur île de Kyushu, les Saoudiens affichent leur décontraction à l'image de leur coach Nasser Al Johar ("Depuis notre arrivée, tout est parfait") et se réfèrent volontiers au Mondial-1994, où ils avaient atteint les huitièmes. Chacun s'accommode à sa guise de son passé.
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