Cameroun - Allemagne (détail)
Cameroun-Allemagne: à stop ou encore
Plus qu'une affiche programmée de longue date au sein du groupe E du Mondial-2002 de football, le Cameroun-Allemagne de mardi sera aussi une rencontre décisive qui obligera très vraisemblablement l'un des deux acteurs à rentrer prématurément au pays pour, sans doute, y connaître l'opprobe. C'est que le joli parcours de l'Irlande, qui s'est arrogé fort logiquement deux matches nuls contre ces ténors présumés (1-1 à chaque fois), a bousculé tous leurs plans. Si l'Allemagne et le Cameroun en terminent par autre chose qu'un match nul, la bande à Mick McCarthy, en cas victoire -attendue- contre l'Arabie saoudite, serait en effet qualifiée. Elle le serait aussi si les deux épouvantails annoncés ne se départagent pas et si, dans le même temps, la victoire devant les Saoudiens est obtenue par deux buts d'écart. Scénario ultime: une victoire par un seul but donnerait lieu à... un tirage au sort entre Irlande et Cameroun. L'Allemagne n'a cure de ces savants calculs. Son sélectionneur Rudi Voeller ne cesse de se dire "absolument convaincu d'une victoire" face à l'équipe dirigée par son compatriote Winfried "Winnie" Schaefer. Alors que les médias allemands s'amusent de ce duel de coaches que l'on vit, un peu étonnés, se serrer la main lors du tirage au sort de la compétition en décembre dernier, Voeller n'y accorde publiquement aucune importance.
Schaeffer non plus: "Maintenant, je suis un Lion indomptable et je dois battre l'Allemagne. Il n'y a que ça qui compte. Je me fiche de savoir que, sur l'autre banc, il y a Rudi". Ancien coach à succès de Karlsruhe (1986-98), ce grand blond aux cheveux longs, un peu rougeaud (surnom: "Winnie le rouge"), a retrouvé avec le Cameroun un honneur perdu du côté de Stuttgart et du Tennis Borussia Berlin (ex-D2), où il se fit à chaque fois limoger. Touché à la cheville droite jeudi lors de la victoire contre l'Arabie saoudite (1-0), Rigobert Song sera présent mardi pour espérer mener le Cameroun à son premier huitième depuis 1990.
Les pépins physiques allemands sont aussi oubliés. Voeller a été clair lundi: "Klose s'est entraîné sans problème et Metzelder aussi". Contre le Cameroun et ses "joueurs très rapides, très puissants", Voeller en appellera de nouveau à "l'esprit d'équipe" qui s'était forgé en novembre dernier lors du match de barrage contre l'Ukraine. "La pression a été énorme, mais après coup, je suis content que nous ayons connu ce moment", a-t-il encore répété samedi. Cela peut servir en effet: depuis 1938, la "Nationalmannschaft" n'a jamais été éliminée d'un premier tour de Mondial.
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