Portugal - Corée du Sud (détail)
Le Portugal voit rouge
Deux cartes rouges, des supporters Coréens survoltés et une défaite synonyme d'élimination : le Portugal en a vu de toutes les couleurs dans sa confrontation face à la Corée du Sud, une des équipes les plus séduisantes de ce mondial.
Les Sud-Coréens terminent même à la première place du groupe et rencontreront l’Italie en 8e de finale le 18 juin à Daejeon, toujours devant leur public. Pour leur part, les Portugais, l’un des outsiders qui n’avait besoin que d’un nul pour se qualifier grâce à la défaite américaine devant la Pologne (1-3), n’ont pas su en profiter et quittent l’Asie avec un triste bilan: une victoire (4-0 contre la Pologne) et deux défaites, dont celle face aux Etats-Unis (2-3) lors de leur premier match.
Comme lors de ses deux premières rencontres, la Corée du Sud pouvait compter sur l’appui inconditionnel des 50.000 spectateurs, tous vêtus de rouge. A chaque ballon touché par un Coréen, la foule criait sa joie alors qu’il ne se passait rien ou pas grand-chose sur le terrain...
L’ambiance dans le stade a-t-elle fait perdre les pédales à Joao Pinto? En tout cas, à la 27e minute, l’attaquant portugais commettait un tacle sur Park Ji-sung et était logiquement exclu par l’arbitre argentin Angel Sanchez. Deux minutes plus tard, l’arbitre refusait -là aussi justement- un but de Seol Ki-hyeon pour une faute de Choi Jin-cheul sur le gardien Vitor Baia.
A la pause, les deux équipes étaient virtuellement qualifiés, les Etats-Unis étant menés par la Pologne. Les entraîneurs ont-ils renseigné leurs joueurs sur ce score ? Toujours est-il que dès la reprise, le Portugal semblait se replier en défense pour tenir le nul, jouant souvent à la passe à dix sans chercher à attaquer.
Si Pauleta était à deux deux doigts de marquer contre le cours du jeu lors d’une des rares incursions portugaises (60e), les coéquipiers de Luis Figo allaient payer cher leur inertie. A la 66e, Beto fauchait Lee Young-pyo et écopait de son deuxième carton jaune, synonyme d’exclusion, laissant alors ses partenaires à 9 contre 11.
Les Sud-Coréens profitaient rapidement de cet avantage numérique: à la 71e, Park-Ji sung amortissait le ballon de la poitrine, passait le ballon de son pied droit au gauche et envoyait un boulet entre les jambes de Vitor Baia.
Les Portugais, alors éliminés, réagissaient enfin et se créaient de belles occasions. Un coup franc de Figo rasait le poteau, Fernando Couto envoyait une reprise sur le poteau (89) et Sergio Conceiçao voyait son tir repousser par le gardien Lee Woon-jae dans les arrêts de jeu.
Le miracle n’avait pas lieu pour les Portugais alors que les spectateurs coréens, aux anges, ovationnaient leurs joueurs.
Antonio Oliveira (entraîneur du Portugal): "Nous sommes extrêment tristes mais c'est le football. On a joué en infériorité numérique pendant une heure et comme c'est difficile... Je tiens quand même à féliciter mes joueurs qui se sont bien battus. Ils ont tout donné, donné tout ce qu'ils avaient et même ce qu'il n'avaient pas. Notre élimination est une surprise, comme celle de l'Argentine ou de la France mais ce n'est pas la fin du monde. Demain est un autre jour".
Guus Hiddink (entraîneur Corée du Sud): "Je suis fier de mes joueurs et je suis aussi fier d'avoir participé à cette qualification historique, d'avoir pu aider les Coréens et d'apporter ce bonheur au peuple coréen. Cette une grande réussite pour le football coréen. Je ne suis fier de l'attitude des joueurs qui ont cherché à marquer et qui n'ont pas voulu calculer pour éviter l'Italie. Quant à l'Italie, c'est une autre histoire, on verra demain. J'ai quelque chose de prêt pour jouer contre l'Italie mais on en parlera demain. Peut-être que lors de ce match un petit du football (la Corée) va attaquer, alors que le grand (l'Italie) défendra. Je suis content du respect de la rigueur tactique de mes joueurs, c'était un de leurs points faibles avant".