Chine - Costa Rica (détail)
Chine-Costa Rica - La Chine s'éveille
Pierre blanche dans l'histoire de la Coupe du monde de football mardi à Gwangju (Corée du Sud), la Chine, le pays le plus peuplé de la planète, fait sa première apparition dans une phase finale du tournoi créé en 1930. C'est au Costa Rica, petit Etat d'Amérique centrale, que revient l'honneur de partager la vedette de cette entrée en scène.
Caprice de la grande Histoire, la date du match coïncide avec le 13e anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l'Armée populaire avait mis fin au mouvement démocratique. Des centaines, peut-être des milliers, de personnes avaient trouvé la mort.
Au-delà de sa portée symbolique, la rencontre est, pour ces deux équipes considérées comme les moins fortes du groupe C, une occasion à ne pas manquer de prendre trois points. Elles devront, en effet, se frotter ensuite au Brésil et à la Turquie, les favoris pour la qualification en huitièmes de finale.
Puissance asiatique, la Chine a la faveur du public local en plus des encouragements de la dizaine de milliers de supporters qui ont fait le voyage en Corée du Sud. Important aussi, l'effet psychologique des quelque 700 millions de téléspectateurs chinois qui, selon les estimations, devraient suivre le match. La Chine compte sur l'expérience de son entraîneur, le Serbe Bora Milutinovic, 57 ans, qui s'est fait la réputation de qualifier pour le second tour toutes les sélections (Mexique, Costa Rica, Etats-Unis, Nigeria) qu'il a précédemment cornaquées en tournoi final de Coupe du monde. Li Weifeng, le défenseur central, a témoigné de la méthode: "Ce que je pense maintenant est ce que Bora nous a enseigné".
Les Chinois ont été traumatisés par l'humiliation (8-0) infligée aux Saoudiens par les Allemands. "Si j'avais été Saoudien, j'aurai fait mes valises pour rentrer à la maison", à confié Li Weifeng. "En Coupe du monde, on doit d'abord s'assurer de ne pas encaisser de but", a averti le latéral droit Sun Jihai (Manchester City, promu en D1 anglaise).
Chez les Costaricains, un homme est particulièrement motivé: l'entraîneur Alexandre Guimaraes. En 1990, au Mondiale italien, il était de l'équipe du Costa Rica dirigée par... Bora Milutinovic, qui avait échoué en huitième de finale (4-1 face à la Tchécoslovaquie). Il entend prouver à son ancien mentor qu'il a tiré profit de ses leçons. Bien que Brésilien de naissance, il n'a pas l'intention de tout sacrifier à l'offensive et attend de ses hommes "des résultats, pas du spectacle". Il compte seulement sur son attaquant vedette Paulo Cesar Wanchope pour marquer le but qui ferait la différence.
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