Espagne - Paraguay (détail)
Un match qui sent la poudre
Eliminée par le Paraguay au Mondial 98, l’Espagne veut prendre sa revanche sur les coéquipiers de Chilavert qui a tout fait, à coups de déclarations tapageuses, pour chauffer la rencontre de la deuxième journée du groupe B du Mondial vendredi, à Jeonju. "L’Espagne est moins favorite que le Paraguay», «L’Espagne n’est pas assez forte», «Je ne vais pas mettre un but, mais deux à Casillas», a affirmé le controversé mais emblématique gardien Jose Luis Chilavert, qui retrouve ses camarades après avoir purgé son dernier match de suspension.
La sélection espagnole, qui a bien compris la finalité de l’opération déstabilisation initiée par le portier-buteur, a préféré ignorer ces déclarations. A l’image du Barcelonais Luis Enrique, philosophe: «Je trouve ses déclarations plutôt bien venues, sinon de quoi parlerait-on? De rien.»
Même s’ils ne cessent de répéter que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis 1998, les Espagnols n’ont pas oublié que les prestations du fantasque gardien avaient permis aux Guaranis de préserver un nul 0-0, synonyme de qualification pour les 8e de finale pour le Paraguay et d’élimination pour l’Espagne. «C’était il y a quatre ans. Je ne sais pas s’il reste des joueurs de l’époque dans leur équipe, mais la notre a changé. Et, puis, ils avaient besoin d’un nul et nous d’une victoire. Aujourd’hui, s’il veulent se qualifier, il leur faut gagner», analyse Miguel Angel Nadal, sur le banc de touche en 1998.
Vendredi, les Espagnols craignent d’ailleurs davantage les joueurs de champ paraguayens que le gardien de Strasbourg: «On connaît bien Toro Acuna (Saragosse) et on sait les dégâts qu’il peut faire. Il y a aussi Roque Santa Cruz (Bayern), qui est une référence. Arce tire les coups francs à la perfection. On se méfie de cette équipe qui peut nous battre sans jouer, mais on a confiance. Si on gagne, on aura six points et la qualification», estime le milieu de terrain David Albelda, remis d’une pubalgie et qui pourrait effectuer son retour. Surtout si l’entraîneur José Antonio Camacho choisit de donner un profil plus défensif à l’équipe victorieuse de la Slovénie (3-1).
Particulièrement motivés face au pays de leurs ancêtres et ancienne puissance coloniale, les Paraguayens ne font aucun complexe. «L’Espagne a d’excellents joueurs, mais elle ne fonctionne pas encore totalement comme une équipe. Nous aussi, nous avons des individualités qui peuvent changer le cours du match», a estimé Santa Cruz.
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