Danemark - France (détail)
La France éliminée de la Coupe du monde !
Danemark-France 2-0. Les Bleus ont bu le calice jusqu'à la lie. Battus par le Sénégal en ouverture du mondial 2002, incapables de vaincre, ensuite, l'Uruguay, les champions du monde ont été humiliés, mardi, par les Danois. Rommedahl et Tomasson ont marqué, chacun un but, offrant au Danemark la première place d'un groupe dans lequel la France termine bonne dernière. Non seulement le tenant du titre est éliminé, dès la première phase, mais en plus les Bleus n'ont pas inscrit le moindre petit goal tout au long des trois rencontres qu'ils ont disputées. Le retour vers Paris sera pénible...
Dos au mur
La mission de l'équipe de France était, déjà, très difficile, avant le début du match l'opposant au Danemark. Au terme de la première période, elle l'est encore davantage, puisque ce ne sont plus deux mais trois buts que les Bleus doivent marquer.
Les Français sont dos au mur. Forts de leur avantage les Danois, ont décidé de ne pas laisser passer leur chance. Ils ont laissé leur attaquant-vedette, Sand, sur le banc et ont renforcé leur milieu de terrain, pour compliquer au maximum la tâche de la France. Mais cela n'empêche pas le Danemark de sortir de sa partie de terrain et de procéder par contre-attaque. A la 22e minute, alors que jusque-là aucune des deux formations n'a eu de réelles occasions, si ce n'est celle de Trezeguet qui s'est heurté à Sorensen, les Nordiques ouvrent le score. Rommedahl, bien isolé, déborde la défense française et trompe subtilement Barthez de l'extérieur du pied. 1-0, c'est le scénario-catastrophe pour les Bleus. Ceux-ci se ruent alors à l'assaut du but danois, bien défendu par un excellent Sorensen. A la 30e minute, Trezeguet, de la tête, oblige le gardien à se détendre et à la 43e, Wiltord, d'un tir appuyé, permet une nouvelle fois à Sorensen de se distinguer. D'un beau coup de patte, comme il en a le secret, Zidane a, lui aussi, tenté, jusqu'ici en vain, d'inverser cette fâcheuse tendance.
L'arbitre portugais siffle la fin de la mi-temps: la France doit, désormais, inscrire trois buts si elle veut demeurer dans la course. Dur, dur... Peu après le début de la seconde période, Lemerre se décide, enfin, à sortir Dugarry, qui n'a pas été bon du tout jusque-là, au profit de Cissé. Les Bleus continuent à pousser, mais les réelles occasions de but sont rares. A la 50e cependant, sur un coup de coin tiré par Zidane, Thuram propulse le ballon de la tête sur la barre transversale. Les Danois demeurent pourtant dangereux. Sur l'un des contres mené rapidement, Tomasson augmente son capital but et porte à la France un coup mortel. C'est 2-0 pour le Danemark...
La fierté des Bleus
Humiliés et conscients que désormais les billets de retour sont commandés, les Bleus, pourtant, ont le courage de terminer le match comme ils l'ont commencé: en attaquant tant et plus. Les champions du monde en titre veulent, absolument, marquer un but, histoire de sauver ce qu'il reste d'honneur. Il faut bien admettre qu'ils manquent de chance. A la 72e, un superbe tir de Cissé est détourné de toute justesse par Sorensen et une bonne minute plus tard, Wiltord frappe la barre transversale. Une barre de plus pour la France qui aura décidément souvent heurté le cadre des buts de ses adversaires dans ce mondial. Et à la 77e, c'est un coup franc de Zidane qui passe peu à côté de la cage danoise. Mais rapidement, on se rend compte que le moral n'y est plus. Après ces ultimes coups du sort, les Français baissent les bras et le match se traîne jusqu'au coup de sifflet final. Le Danemark, brillant, termine premier du groupe A. La France est éliminée...
Roger Lemerre: "On n'a pas été à la hauteur de ce Championnat du monde. Il n'y a rien à dire, on ne mérite pas de se qualifier pour les huitièmes. On avait une petite chance là, qu'on a préparée au maximum de nos possibilités, je n'ai pas de reproches à faire. La sanction du sport est là, il faut l'accepter comme telle. Il faut être présent dès le premier jour. Si vous êtes déjà en difficulté, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Il faut le dire, avant notre départ, il y a eu beaucoup de petits pépins et on n'a jamais été à 100 %. Pour le moment, il n'y pas de détresse, non. Il faut remettre les choses dans leur contexte. Il y avait beaucoup d'espérance, mais à titre personnel, ce n'est pas le problème de Roger Lemerre. Ce qui est important c'est qu'on continue avec les jeunes pour encore progresser, mais aussi avec cette équipe de France qui a les moyens de se reprendre. Et puis il y a les Espoirs qui sont là, juste derrière. Donc, il faut s'atteler à la tâche. Si je vais continuer? Je n'en suis pas là dans la réflexion. L'envie, je l'ai depuis 30 ans, je l'ai toujours dit. Je fais le plus beau métier du monde. Aujourd'hui je dois accepter la défaite comme j'aurais accepté la victoire."
Morten Olsen (entraîneur de l'équipe du Danemark): "C'était un groupe difficile, notamment quand la France a perdu le premier match. Le dernier jour était un bon jour. L'équipe a joué avec beaucoup de confiance et discipline. Nous étions bien organisés, mais avons également bien combiné. C'était une très bon match de notre part. Zinédine Zidane a été une stimulation pour l'équipe de France, mais nous l'avons bien marqué. Le premier but, nous l'avions travaillé à l'entraînement, le second résultait d'une bonne combinaison. Ce qui était important de notre point de vue, c'était de passer le premier tour. Quand nous avons vu la Sénégal battre la France nous savions que ce serait un groupe difficile."
Joël Godaert
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