France - Uruguay (détail)
Vaincre ou mourrir pour les deux équipes
L’équipe de France sans Zinédine Zidane, blessé, ne fait naturellement pas mystère de son obligation de victoire face à l’Uruguay, jeudi à Busan pour ne pas quitter le Mondial tête basse. «C’est lui qui sent sa blessure. Elle évolue très positivement. S’il y a une décision à prendre, on la prendra en notre âme et conscience», a ainsi admis Roger Lemerre, insistant sur le fait que c’est le joueur lui-même, blessé à la cuisse gauche, qui déciderait de sa participation ou non.
«Il n’y a pas d’incertitude dans le groupe, puisque tout le monde est au courant de ce qui va se passer pour Zidane», a déclaré sur un autre mode Marcel Desailly, brouillant les pistes.
Mais, après une semaine où il s’est constamment entraîné en marge de ses coéquipiers, reprenant progressivement la course et les exercices avec ballon, la participation du maître à jouer semble toujours douteuse. Une absence qui remet une nouvelle fois sur le tapis les questions sur l’organisation tactique des Bleus à la veille d’un match aussi capital. Au centre des conversations, le fameux 4-2-3-1 de Roger Lemerre va-t-il tenir le coup, ou bien le sélectionneur va-t-il revenir à un milieu récupérateur plus fourni, comme en 1998 ? L’incorporation de Claude Makelele ou de Vincent Candela permettrait en effet de conserver davantage le ballon au milieu et de soulager un peu la défense.
«Jusqu’à preuve du contraire, je ne pense pas que cela soit la tactique qui nous ait fait perdre», a néanmoins expliqué le sélectionneur. Difficile en effet pour lui de bouleverser un schéma patiemment mis en place depuis l’Euro 2000 et qui, malgré ses derniers ratés, a pu se révéler étourdissant, à l’image d’un Portugal balayé 4-0, le 25 avril 2001 au Stade de France.
Dans ce cas de figure, c’est à Christophe Dugarry, en grande forme actuellement, ou Johan Micoud, meneur naturel mais plus utilisé depuis le match contre la Belgique le 18 mai, que pourrait incomber la lourde tâche d’éclairer le jeu français. Youri Djorkaeff, de retour de blessure, devrait lui être trop juste.
Mais Zidane ou pas, les Bleus, revenus sur terre après leur défaite en match d’ouverture face au Sénégal après quatre années passées la tête dans les étoiles, devront de toute façon écarter l’Uruguay s’ils ne veulent pas tourner prématurément la plus belle page de leur histoire.
A force de matches sans enjeu, la machine à gagner s’est en effet petit à petit grippée. Et contre le Sénégal, les Bleus ont lâché, croyant sans doute que le simple fait de humer l’encens de la compétition leur ferait retrouver leurs vertus.
Cette défaite a forcément instillé le doute au sein d’une génération qui n’avait jamais été confrontée à ce genre de quitte ou double. Vaincre ou mourir en quelque sorte. «On n’a plus le choix.
"On doit gagner, prendre cette rencontre comme une finale et se battre jusqu’au bout», avance ainsi Patrick Vieira, rejoint par Bixente Lizarazu: «Peu importe la manière, il faut gagner».
Gagner, c’est également l’obligation de l’Uruguay, redouté pour une «défense forte et agressive» selon Lizarazu, après sa défaite face au Danemark (1-2) samedi.
Mais au fond, désormais, peu importe l’adversaire, seule la victoire est envisagée, même si un match nul ne condamnerait pas encore totalement les espoirs tricolores.
«Les longs discours, on les a eus avant. On sait ce qui n’a pas fonctionné, à chacun de se concentrer sur son propre jeu. On n’est pas des petits garçons, on a parfaitement conscience de la situation et de nos responsabilités», conclut Lizarazu.
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