Sénégal - Turquie (détail)
Sénégal-Turquie: à couteaux tirés, avec le Brésil à l’horizon
Défier le Brésil, quatre fois champion du monde, en demi-finale sera la récompense suprême du Sénégal ou de la Turquie, qui bouleversent l’ordre du Mondial de football en jouant samedi à Osaka un quart de finale d’outsiders dans une ambiance qui s’annonce chaude après un échange aigre-doux entre les deux entraîneurs. «La Turquie nous dénigre», a estimé jeudi le sélectionneur des Lions sénégalais Bruno Metsu. Son homologue turc, Senol Gunes, s’est défendu de manquer de respect envers l’équipe qui a battu la France championne du monde (1-0 en match d’ouverture).
Il a revanche accusé les derniers représentants africains encore en lice de jouer des coudes sur les ballons aériens. «J’ai regardé tous leurs matches et vous pouvez voir que la plupart des joueurs sénégalais lèvent les coudes en premier sur tous les duels aériens», a déclaré Gunes, ajoutant que les joueurs adverses retombent parfois «en saignant». «Je pense qu’il a peur de notre jeu de tête. On est plus grands et costauds que les Turcs. C’est de bonne guerre. Il prépare le terrain. Les arbitres sont suffisamment intelligents», a répondu à distance Bruno Metsu, avant de lancer un plus conventionnel: «La Turquie est une grande équipe. Ils jouent tous à Galatasaray, ou en Italie voire au Bayer Leverkusen. On aura une partie difficile».
Retour de Fadiga Pour son premier Mondial depuis son indépendance en 1960, le Sénégal peut entrer dans l’histoire comme la toute première équipe africaine à rejoindre le carré d’as d’une Coupe du monde. En face, les Turcs, de retour en phase finale pour la première fois depuis 1954, affichent une belle confiance après avoir éliminé le Japon devant son public (1-0). Le Sénégal a atteint son premier objectif en se présentant en bonne forme à son grand rendez-vous après six jours de repos, deux de plus que les Turcs, depuis sa victoire contre la Suède (2-1 au but en or, un doublé de Henri Camara) dimanche dernier. Les joueurs légèrement touchés (les défenseurs Ferdinand Coly au genou droit, Omar Daf et Pape Malik Diop à une cheville, ainsi que le capitaine Aliou Cissé au mollet gauche) sont en état de jouer, selon Metsu. Le sélectionneur récupère aussi deux milieux de terrain suspendus contre la Suède, le gaucher Khalilou Fadiga, parfois décisif sur les coups de pied arrêtés, et Salif Diao, qui jouera la saison prochaine à Liverpool (D1 anglaise) avec son compatriote El Hadji Diouf.
«On ne pense qu’à la Turquie» Une dernière session d’entraînement sur la pelouse du stade Nagai d’Osaka a rassuré les Sénégalais, qui avaient pour la première fois en milieu de semaine accusé le coup après plus d’un mois d’efforts. Les Turcs peuvent eux compter sur leur capitaine et attaquant Hakan Sukur et leur défenseur Bulent, remis de leurs légères blessures à une cuisse. La participation des milieux de terrain Hakan Unsal (genou) et Ergun (cuisse) dépendait d’un dernier test, vendredi lors d’un entraînement nocturne à l’heure de la rencontre (20h30 locales, 11h30 GMT). Remis de sa blessure à une cuisse qui l’a empêché de jouer jusqu’ici, un autre milieu de terrain, Okan, offre aussi une nouvelle solution au sélectionneur turc. Le vainqueur de ce choc d’outsiders rencontrera en demi-finale le Brésil, qui a battu l’Angleterre (2-1) vendredi dans le premier quart de finale. «On ne pense pas au Brésil, on ne pense qu’à la Turquie», a déclaré vendredi Bruno Metsu, qui convenait tout de même la veille devant une télévision brésilienne qu’un «Sénégal-Brésil serait merveilleux. Les Sénégalais seraient fous de joie».
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