Espagne - Corée du Sud (détail)
L'Espagne veut endiguer la marée rouge
Favorite sur le papier, l’Espagne, sans doute privée de Raul, s’attend à un quart de finale difficile, samedi à Gwangju, face à une des révélations du Mondial de football, la Corée du Sud, tombeuse de l’Italie et qui sera soutenue par 42.000 supporteurs dans le stade et 48 millions de personnes dans le pays.
«L’ambiance dans le stade sera de la folie et ils vont courir comme des fous», affirme José Antonio Camacho, le sélectionneur espagnol, qui en appelle à la raison: «Il ne faudra pas se laisser atteindre par la contagion. Ne pas porter le ballon mais le faire circuler. Sinon, ils vont nous asphyxier.» «Ils ont éliminé le Portugal et l’Italie. S’ils sont en quarts, c’est qu’ils le méritent. Mais attention! Nous non plus, nous n’avons pas été en quarts de finale aussi souvent que cela. Avec des noms de joueurs sur un papier, tu n’arrives nulle part», précise Camacho à l’attention de la presse espagnole qui voit déjà l’Espagne en demi-finale pour la deuxième fois de son histoire (4e place au Mondial 1950, quatre équipes faisaient alors un mini-championnat).
Les Espagnols sont de plus confrontés à l’incertitude qui règne autour de la participation de Raul, touché à l’adducteur droit depuis le huitième contre l’Eire (1-1 après prolongation, 3-2 aux tirs au but). L’attaquant madrilène n’a fait son retour à l’entraînement que vendredi et ne devrait entrer en jeu que si les choses tournent mal pour les Ibériques. «Raul est important quand il joue, quand il ne joue pas, il n’est pas important», assène José Antonio Camacho.
Expérience Côté coréen, l’entraîneur néerlandais Guus Hiddink ne focalise pas non plus sur la vedette espagnole. «Si Raul ne joue pas, il y aura toujours un autre joueur encore plus motivé pour le remplacer. On rencontre une équipe accomplie et avec beaucoup d’expérience. Tous les joueurs jouent dans des clubs qui dominent l’Europe. La Corée est petite comparée à l’Espagne», explique le technicien, désormais une idole en Corée, excellent connaisseur de l’Espagne pour y avoir entraîné trois clubs (Valence, Real Madrid, Betis Séville).
«L’Espagne comme l’Italie ont de l’expérience. Quand tu joues dans le Calcio ou en Liga, tu as forcément de l’expérience. Mes joueurs apprennent vite mais jouent en Corée et au Japon. Ce n’est pas la même chose», explique Hiddink, qui ajoute: «L’Espagne a eu deux jours de repos de plus que nous, c’est une grande différence». D’autant que le jeu coréen nécessite une énergie folle et que le l’entraîneur a déjà dû faire face à des accusations de dopage.
Les Coréens, déjà soutenus par quelques centaines de fans à l’extérieur du stade vendredi, trouveront sans doute de l’énergie dans le soutien des 42.000 supporteurs qui préparent un accueil rouge vif à leur équipe. Chaleur «Je les ai vus jouer contre la France (3-2), juste avant le Mondial, et ils sont préparés à jouer jusqu’à la finale», estime Luis Enrique.
Les conditions de jeu s’annoncent très difficiles avec un coup d’envoi à 15h30 locales (06h30 GMT), soit la période la plus chaude et la plus étouffante de la journée (plus de trente degrés avec un fort taux d’humidité). Luis Enrique, qui a joué, comme Fernando Hierro et Nadal côté espagnol et Hong Myung-bo côté coréen, le dernier match entre les deux pays au Mondial 1994, se souvient justement du climat: «Il faisait une chaleur incroyable, je n’avais jamais joué par une telle chaleur». L’Espagne, qui menait 2 à 0 à la 85e minute, avait finalement concédé un nul surprise (2-2).
Un scénario qui ne serait pas pour déplaire aux Coréens qui ont égalisé dans les derniers instant du match contre l’Italie mais que Luis Enrique n’aimerait pas voir se répéter: «Nous avons une opportunité rare de disputer un quart de finale de Mondial. Il nous faut garder le ballon, ne pas faire d’erreurs, ne pas perdre de ballons idiots, surtout au milieu de terrain».
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