Japon - Turquie (détail)
Japon - Turquie: les attendait-on là?
Le huitième de finale du Mondial Japon-Turquie est un match inédit en compétition officielle et tout en contrastes entre deux équipes qui n’avaient jamais atteint ce stade de la compétition et qui s’appuient pour l’une sur la vivacité et pour l’autre sur un jeu défensif. Jusqu’à ce Mondial plein de surprises, le bilan des deux sélections en phase finale était plus que maigre, avec une participation chacune.
Le Japon avait pris part au Mondial 98 en France, mais l’avait quitté presque aussitôt, avec trois défaites en autant de matches. La Turquie, elle, ne s’était plus invitée à la fête depuis 1954. Ces chiffres donnent une idée de ce que pourrait être leur confrontation de mardi: ouverte et peu prévisible, ces deux équipes n’ayant rien à perdre et beaucoup à gagner. Côté japonais, les joueurs ont à coeur de confirmer la règle selon laquelle un pays organisateur est rarement ridicule: la pression liée au fait de co-organiser le Mondial a disparu avec notre qualification pour les huitièmes de finale, affirme ainsi l’attaquant Takayuki Suzuki.
Le milieu d’Arsenal Junichi Inamoto va plus loin: si nous continuons à jouer comme ça, on peut se qualifier pour les quarts, voire les demi-finales! Même le sélectionneur français Philippe Troussier est optimiste: nous abordons ce match avec beaucoup de confiance. Nous n’avons ni blessé ni suspendu, et sommes dans une dynamique positive.
Ferme conviction ou méthode Coué avant une rencontre indécise entre deux équipes qui ne se sont affrontées qu’une fois (15 juin 1997, victoire du Japon 1-0 à Osaka en amical)? Toujours est-il que le sélectionneur turc Senol Gunes affiche la même confiance: le Japon est fort, mais la Turquie va gagner. Sur le plan du jeu, l’opposition promet d’être intéressante. Au premier tour, les Turcs ont tenu la dragée haute au Brésil, malgré leur défaite 1-2. Mais ensuite, la vivacité des attaquants du Costa Rica a posé problème à cette équipe qui ne brille pas par sa rapidité (1-1). Elle peut s’attendre au même type de jeu de la part des Japonais.
Ils étaient rapides contre la Belgique (2-2), mais ont lutté pour battre la Russie (1-0), et ont vaincu la Tunisie (2-0) grâce à leur meilleure maîtrise du jeu, pas à leur vitesse, nuance cependant Gunes. Mais ce dernier, contrairement à Troussier, fait face à quelques incertitudes: l’attaquant Hakan Sukur souffre d’une hanche, tandis qu’un autre attaquant, Hasan Sas, et le gardien Rustu se plaignent de douleurs à une cuisse. De plus, deux joueurs sont suspendus, le milieu Emre Belozoglu et le défenseur Emre Asik. Gunes peut en tout cas se consoler en se disant que ses joueurs ne risquent pas d’être tétanisés par l’ambiance de Miyagi, si fervente soit-elle. Même si des milliers de supporteurs japonais attendent l’exploit, le cri de ralliement - Nippon! Nippon! - qu’ils reprennent à chaque match reste bon enfant pour des Turcs aux stades-chaudrons parmi les plus bouillants du monde.
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