Même s'il se dit déçu par la prestation de nos Diables Rouges, Emile Mpenza reste confiant

ANVERS Un seul être vous manque et tout est dépeuplé... Cet adage ne se sera jamais autant vérifié qu'hier à l'issue de la piètre prestation des Diables Rouges face à la Tunisie. L'absence d'Emile Mpenza s'est, en effet, faite cruellement ressentir hier dans une équipe belge incapable de poser le danger en zone de finition. L'explosivité du cadet des deux frères n'aurait certainement pas fait tâche dans cet effectif. "Le jeu de l'équipe belge a, en effet, singulièrement manqué de profondeur", regrette Emile Mpenza. "Il manquait un véritable attaquant de pointe dans cette équipe. Notre unique but vient d'ailleurs de la seconde ligne. Or le danger aurait dû provenir des attaquants de pointe. Le football moderne est ainsi fait. Le rôle des attaquants est de malmener la défense. Un milieu de terrain peut, lui aussi, à l'issue d'une action individuelle, surgir de la deuxième ligne mais il s'agit là de faits exceptionnels."

Les attaquants belges auraient certainement été plus prolifiques s'ils avaient pu bénéficier de bons services. Or ce fut trop rarement le cas hier vu l'espace, trop souvent béant, qui subsistait entre notre attaque et notre défense. La faillite belge fut collective... "Le problème de la Belgique est qu'elle dispose d'une équipe qui n'est pas préparée à faire le jeu", poursuit Emile Mpenza. "Elle a démontré qu'elle n'était jamais aussi forte lorsqu'elle devait subir les événements. Les Tunisiens l'ont bien compris puisqu'ils ont laissé aux Belges le soin de prendre l'initiative. Pourtant tout avait bien commencé puisque nous avions rapidement trouvé l'ouverture. Malheureusement, nous avons été incapables de gérer notre acquis comme ce fut le cas face au Japon la semaine dernière."

Mais il en faut visiblement plus pour ébranler la foi qu'Emile Mpenza témoigne vis-à-vis de notre équipe nationale. "Après notre prestation face au Japon, j'étais persuadé de notre réussite dans ce Mondial", avoue-t-il. "Mon sentiment est toujours identique même si je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine déception. Mais j'y crois dur comme fer car tout reste encore possible et il ne faudrait pas trop vite verser dans le pessimisme le plus profond. Jusqu'à preuve du contraire, la Tunisie est, elle aussi, toujours en lice pour une qualification."

Les Diables Rouges se trouvent désormais au pied du mur. S'ils veulent poursuivre leur campagne en Coupe du Monde, ils devront impérativement vaincre la Russie vendredi prochain. "Il n'y a, en effet, pas d'autre alternative", confirme Emile Mpenza. "Nous devrons plus sortir que face au Japon et à la Tunisie. Dans ce contexte, j'imagine que nous présenterons encore plus de moyens offensifs que lors de nos deux précédentes prestations. De toute manière, nous n'avons pas le choix. Mais je reste intimement convaincu que nous possédons suffisamment d'atouts pour venir à bout des Russes. La Belgique a toujours répondu présent dans les grandes occasions. Pourquoi en irait-il différemment cette fois?"

En attendant Emile poursuit sa rééducation auprès Lieven Masschaele. "Je devrais logiquement reprendre la course dès le 15 juin", se réjouit-il. "Mon évolution est donc encourageante puisque j'ai été opéré il y a trois semaines seulement. Je devrais donc être totalement opérationnel à la fin du mois de juillet."

Trop tard. Malheureusement trop tard pour nous...