Si Mexico 70 a sans doute été la plus spectaculaire des 15 premières Coupes du monde, Mexico 86 restera à tout jamais gravé en lettres d’or dans la grande encyclopédie du Sport belge. Après l’échec de l’Euro 84, où elle était trop handicapée par les suites de l’affaire Standard - Waterschei, la Belgique se refit d’abord une santé en éliminant pour la 2e fois consécutive les Pays-Bas au terme d’un mémorable match de barrage retour à Rotterdam, où Georges Grün fut promu au rang de héros national. Le meilleur restait pourtant à venir. Direction Toluca, à 2. 700 m d’altitude. La turista fit des ravages. Fut-elle la cause de la défaite des nôtres contre nos hôtes mexicains? Toujours est-il que les élèves de Guy Thys entamèrent leur fabuleux parcours par un couac. Qu’ils eurent la chance de gommer bien vite, mais sans gloire, face aux faibles Irakiens. Le feu couvait. Guy Thys fit le ménage parmi les siens et le partage sanctionnant la partie face au Paraguay permit à la Belgique de passer un premier tour de phase finale pour la première fois de son histoire. L’ogre soviétique, l’un des favoris des spécialistes, semblait indigeste. Et pourtant, après une partie extraordinaire - Scifo et Ceulemans répondant aux buts de Belanov pour une prolongation où Demol et Claesen allaient réduire à néant les effets d’un penalty de l’inévitable Belanov - les Diables étaient en quarts de finale, face aux Espagnols. Re-prolongation: Ceulemans et Senor avaient inscrit chacun un but. Plus rien ne sera marqué avant la séance des tirs au but. Pfaff arrêta l’essai d’Eloy avant que Léo Van der Elst ne propulse les Diables en demi-finales! Ereintés par deux rencontres éprouvantes, nos compatriotes ne purent rien face à Maradona et ses frères argentins. Le génial Diego réussissait cette fois à se défaire deux fois du marquage dont il faisait l’objet (0-2). Battus par les Français en consolation, nos p’tits Belges pouvaient rentrer au pays en héros, acclamés par une foule en délire massée sur la Grand Place de Bruxelles.