Quels réservistes pourraient jouer contre la Tunisie, qui restera sur sa faim? Revue des troupes...

KUMAMOTO Entre le retour de Saitama et le départ pour Oita, la tâche de Robert Waseige est autant celle d'un psychologue que d'un entraîneur. En effet, la gestion du groupe, entre les déçus qui sont restés sur le banc lors de la première rencontre, les joueurs qui doutent après une prestation moyenne et les réservistes aux dents longues qui se verraient bien calife à la place du calife, le sélectionneur doit tenir tout le monde dans le même moule. "Je me suis efforcé depuis le début de la préparation de considérer tout le monde comme titulaire. Ce sont des professionnels, je ne me sens pas la mission de tenir compte de tous les états d'âme. Je n'ai pas d'attitude fixe par rapport à un joueur. Parfois, je suis plus cool, parfois plus grinçant, selon les circonstances."
Quels sont ceux qu'il s'agit de gérer avec le plus de doigté?

Eric Deflandre. C'est de loin le plus déçu de tous. En balance avec Jacky Peeters, il a perdu son statut de titulaire (il le fut 23 fois lors des 27 derniers matchs avant la Coupe du Monde!) et comme le Gantois a bien joué contre Ono, Eric doit désormais attendre son tour. "J'ai appris le choix du coach le jour du match, après la promenade. Je m'y attendais un peu. Je crois que la presse a joué un rôle à ce propos car j'ai reçu de grosses critiques après le match contre l'Algérie alors que tout le monde avait mal joué. A la limite, j'étais encore plus déçu à Paris, car là, je ne m'attendais pas à me retrouver sur le banc. Beaucoup de monde était venu me voir, j'ai pris un gros coup sur la tête. Je pensais que le fait d'évoluer dans un championnat huppé comme celui de l'Hexagone allait jouer en ma faveur. Je me suis trompé. Le coach estime peut-être que je suis fatigué."

Mbo Mpenza. Quand Robert Waseige avait dit, la veille du match, à Saitama, qu'il jouerait en 4-4-2, tous les observateurs croyaient que le frère d'Emile allait entamer la rencontre. Ils se sont lourdement trompés. Mais le Mouscronnois reste philosophe. "Je savais qu'il y avait une chance sur deux que je joue car le coach avait essayé plusieurs schémas pendant les derniers jours. Ceci dit, je sais que mon temps viendra pendant ce Mondial. Les circonstances seront telles qu'on fera appel à moi, j'en suis convaincu. En outre, même si je suis très ambitieux, je suis déjà content d'être là. Il y a six mois, je pourrissais à Galatasaray. Mon but, désormais, c'est de maintenir la stabilité que j'ai retrouvée et de devenir, à l'avenir, une valeur sûre en équipe nationale. Jusqu'ici, ça n'a jamais vraiment été le cas pour moi."

Sven Vermant. Après le match contre le Costa Rica, le médian de Schalke avait joué son Soupalognon Y Crouton en se plaignant publiquement du fait qu'il devait évoluer à droite et pas dans l'axe. Payera-t-il cette minifronde au prix fort pendant tout le tournoi ou profitera-t-il aujourd'hui d'une prestation moyenne de Johan Walem contre le Japon pour assouvir son rêve mondial? "Ce fut un incident de parcours" (en français dans le texte). "Je pense que cet épisode est oublié pour moi comme pour Robert Waseige. C'est déjà du passé. Je me plie aux décisions du coach, point final. J'étais évidemment déçu de rester sur le banc contre le Japon, je suis habitué à jouer devant beaucoup de spectateurs" (sic)", ce genre d'ambiance décuple mon énergie. Contre la Tunisie, tout est ouvert mais je ne me monte pas la tête. Je suis tranquille et comme l'entraîneur ne nous communiquera pas son équipe avant le jour du match, je ne tire pas de plans sur la comète."

Wesley Sonck. La semaine passée, déjà, avant la première rencontre, les journalistes ont assailli le Soulier d'Or de questions. Se sentant piégé par des médias flamands, il préfère désormais rester silencieux. Mais on peut penser qu'il a de bonnes chances de jouer lundi.