B>Glen De Boeck enfin reconnu à sa juste valeur?

KUMAMOTO Glen De Boeck, vous avez connu une belle frayeur dimanche passé, avec votre blessure à la cheville contre le Costa Rica. Pouvez-vous nous rassurer?
`J'ai vraiment craint le pire au moment du choc. Ma cheville est encore très bleue, mais après quelques jours aux soins, j'ai repris l'entraînement sans problème. Hier, j'ai à nouveau reçu un coup direct au même endroit et ce fut douloureux. Il faut désormais attendre la réaction avant de se prononcer.´

Si tout se passe bien, vous avez l'occasion d'enfin transformer votre relation avec l'équipe nationale en histoire d'amour, à bientôt 31 ans. Regrettez-vous le temps perdu?
`Non. D'abord parce que cela ne sert à rien, ensuite parce qu'en équipe nationale, la concurrence est rude et des garçons comme Philippe Albert ou Lorenzo Staelens étaient incontournables quand je postulais également pour une place. En 1998, j'étais très déçu parce que je pensais jouer et qu'au dernier moment, Mike Verstraeten a pris ma place. Cette fois, j'espère avoir ma chance de prouver ma valeur au plus haut niveau.´

Vivez-vous cet instant comme une revanche?
`Le mot revanche est souvent connoté négativement. Je préfère parler de petite victoire sur moi-même. J'ai beaucoup travaillé pour être où je suis, j'ai toujours eu l'impression de vivre comme un vrai professionnel et je suis fier, en neuf ans à Anderlecht, d'avoir convaincu mes six entraîneurs consécutifs, même si certains étaient parfois sceptiques. Après deux mois de travail en commun, les doutes étaient dissipés. N'avoir jamais goûté au statut de réserviste dans un club comme le Sporting, c'est un gage de qualité, je crois.´

Vous nous avez dit récemment que vous venez de disputer la meilleure saison de votre carrière. Avez-vous atteint votre apogée?
`Je profite de mon expérience, évidemment, mais je me sens surtout bien dans la tête. J'ai vraiment l'impression que la Ligue des Champions m'a donné un coup de fouet et qu'en même temps, elle a changé le regard des gens sur moi. En championnat, on voit un résumé de trois minutes où les défenseurs sont surtout en évidence quand leur équipe prend un but! En Coupe d'Europe, sur les chaînes en clair, le grand public a vu de quoi j'étais capable. Depuis, je sens vraiment plus de respect à mon égard.´

Franchement, au moment du putsch avorté contre Aimé Anthuenis, n'avez-vous pas vu votre Coupe du Monde s'envoler?
`Quand on lit cela dans les journaux, on se pose des questions, mais Waseige a déclaré qu'il était étranger au problème et le match suivant, il m'a sélectionné. Donc, j'étais rapidement rassuré.´

Comment voyez-vous le parcours des Diables durant cette compétition en Asie?
`Je suis optimiste. Je n'ai d'ailleurs pas compris les critiques qui se sont abattues sur nous pendant la préparation. En lisant certains journaux, j'ai cru qu'on ne savait pas jouer au foot et que la Fifa nous avait offert la qualification pour cette Coupe du Monde par sympathie pour la Belgique! Chez nous, on remet toujours tout en cause. Dois-je vous rappeler que ce groupe a battu deux fois la Tchéquie et n'a connu qu'une seule défaite, par un but d'écart, en dix matchs officiels pendant la qualification? Nous ne sommes pas ici par hasard et nous le prouverons.´

De quelle manière restez-vous en contact avec vos proches, en Belgique?
´Je partage la chambre avec Yves Vanderhaeghe et nous avons installé une webcam, ce qui me permet de voir mes enfants tous les jours. Voir leur sourire me fait vraiment du bien.´