De la glace à la pomme de terre...
A 38 ans, Wim Casteleyn est le nouveau chef coq des Diables. Au Japon, il est comme un poisson dans l'eau
KUMAMOTO Opération transparence chez les Diables Rouges, hier, puisque la presse a eu l'occasion de suivre le chef coq de la délégation à l'oeuvre pendant qu'il effectuait son marché. A 38 ans, Wim Casteleyn, citoyen de Gistel comme un certain Johan Museeuw, est devenu le nouveau cuisinier de l'équipe nationale depuis la retraite de Lievin Montballieu, le fidèle compagnon de toutes les grandes aventures diaboliques depuis plusieurs années. Et pour Wim, cette succession n'est pas une petite fierté.
`Quand j'ai lu dans la presse que Lievin arrêtait, j'ai tout de suite envoyé mon CV à la Fédération car je suis un grand supporter des Diables. Ma candidature a été acceptée et j'ai commencé à voyager avec l'équipe en Lettonie, lors des qualifications. Pour moi, un rêve se réalisait.´ Depuis lors, l'homme a acquis la confiance des Diables qui apprécient son naturel et sa fantaisie. `Mon travail à moi, ma manière de les motiver, c'est qu'ils mangent bien, de manière équilibrée mais aussi avec goût, pour préparer les corps et les esprits.´
En Belgique, Wim Casteleyn n'a pas de restaurant mais il donne des cours depuis dix ans dans une école hôtelière d'Ostende et travaille à la carte, fonctionnant comme un traiteur. Au Japon, il a reçu carte blanche de la Fédération pour travailler à sa guise. `Je ne comprends pas les délégations, comme l'Italie ou la France, qui viennent ici avec toute leur nourriture. Moi, je suis venu à Pâques pour prendre mes repères et j'ai constaté qu'on peut acheter des produits frais de qualité sur place. On trouve de tout et en quantité. Evidemment, tout est cher. Une pomme s'achète 10 € mais la qualité est aussi supérieure.´
A l'hôtel, Casteleyn dispose de trois assistants et de quatre serveurs, pour une journée qui commence à 6h30 et où il prépare quatre repas. Avec ses collaborateurs nippons, les problèmes de communication ont vite été dépassés. `J'ai gagné leur confiance et eux, la mienne. J'apprends d'ailleurs aussi à leur contact. J'aime la cuisine japonaise car elle est naturelle et elle correspond à mon style. J'ai même fait un petit extra en proposant comme dessert, ce midi, une petite glace à la pomme de terre japonaise. D'une manière générale, il ne faut pas être trop sectaire quant à l'alimentation des sportifs. Evidemment, les pâtes sont importantes mais faire une fois des frites, ce n'est pas un drame. Le tout est de ne pas exagérer et d'équilibrer au maximum l'alimentation. Chez les joueurs, personne n'est difficile ou allergique à un aliment, je dois dire que le groupe est très réceptif et très facile à vivre.´
A 38 ans, le chef est quasi de la même génération que les Diables. Ce qu'il considère plutôt comme un avantage. `Les Japonais, au début, me prenaient d'ailleurs pour un joueur, ils me demandaient toujours des autographes!´
Berti Christophe