Goossens, Hendrikx, Tanghe et Van Houdt ont pris congé avec élégance

CRAINHEM Stefaan Tanghe s'est esquivé le premier, avant même le début de la séance d'entraînement, à laquelle il n'était plus convié. L'annonce du verdict ne l'a pas vraiment fait tressaillir: il ne se berçait plus de la moindre illusion depuis mardi dernier déjà: `Le coach m'avait laissé entendre que j'entrais en concurrence avec deux éléments plus expérimentés que moi. Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre qu'il s'agissait de Vermant et de Walem. J'avais donc pressenti la sentence. Je n'ai pas vraiment été cueilli à froid...´

Stefaan Tanghe ne rumine aucune rancoeur mais on devine, au détour d'une réflexion qu'il exprime à demi, que l'amertume affleure. On sent qu'il a envie de s'épancher. Pour arriver, peut-être, à comprendre. Son regard s'évade pendant qu'il pèse les mots qui traduiront le mieux son désappointement: `Je suis déçu. Je le suis d'autant plus que j'ai bien cru que j'allais y être ! Après mon but contre la Norvège, j'ai vraiment pensé que j'allais vivre cette fantastique aventure de l'intérieur...´

Stefaan Tanghe plaide sa cause, une dernière fois: `Aux Pays-Bas, ils ne vont pas comprendre. Je viens de disputer la meilleure saison de ma carrière. Honnêtement, je ne peux pas faire mieux: j'ai exprimé tout ce que j'avais en moi...´

Le médian offensif d'Utrecht va partir en vacances. En Grèce. `Mais je suivrai les matches des Diables imprégné d'un sentiment bizarre. Car, dans mon for intérieur, je suis convaincu que je devais être au Japon.´

Marc Hendrikx:`J'aurais pu monter au jeu...´

Pas davantage que les trois autres évincés, Stefaan Tanghe n'a renoncé à l'équipe nationale: `J'ai peu de chances d'être encore retenu...´ confesse-t-il.

Marc Hendrikx paraissait le plus affligé. L'oeil éteint, la voix triste, le débit haché par une émotion qu'il sentait poindre à chaque mot, le Limbourgeois ne parvenait même pas à masquer son affliction derrière un pauvre sourire: `Officieusement, je le savais depuis mardi. Quand je n'ai même pas pris place sur le banc contre l'Algérie. Mais quand le couperet est tombé officiellement, j'ai eu vraiment mal. J'étais hypermotivé pour cette Coupe du Monde. Concentré au maximum. Prêt mentalement. Je m'étais préparé à monter au jeu pour assurer, peut-être, des jonctions de fin de match rémunératrices comme celles qui avaient permis à Anderlecht de s'imposer au RWDM. Je pense honnêtement que, comme substitut, j'aurais pu apporter un plus à l'équipe. Mais c'est le choix de l'entraîneur. Je le respecte profondément. Je n'ai même pas besoin qu'il le justifie. Il va sans dire que si, au retour du Japon, les Diables ont encore besoin de moi, je répondrai présent...´

Plus... lutin que jamais, Peter Van Houdt souriait de toutes ses dents. Comme s'il s'y était attendu: `Je le savais depuis lundi. Malgré deux bonnes saisons à Mönchengladbach, je me doutais que je ne faisais peut-être pas tout à fait le poids...´

Michaël Goossens devient un habitué de ces envolées manquées. Il y a quatre ans déjà, il était resté à quai: `J'en ai souffert davantage qu'aujourd'hui. Cette fois, j'étais soumis à une fameuse concurrence avec Strupar, Sonck et Mpenza. Branko m'a été préféré. C'est la vie. Même ma polyvalence ne m'a pas aidé. Mais je m'en voudrais de polémiquer quand il n'y a aucune raison de récriminer: les Diables composent un bon groupe, qui baigne dans une super- ambiance et qui est dirigé par un très bon entraîneur.´

Avec humour, Michaël Goossens a fixé un nouveau rendez-vous. Dans deux ans...