|
|
|
|
1990
L’Allemagne rejoint le Brésil et l’Italie
En 1990, l’Italie est LA référence en matière de football mondial. Ses clubs, aux noms plus prestigieux les uns que les autres, viennent de rafler les trois Coupes d’Europe. Son Calcio, dont le niveau n’a d’égal nulle part ailleurs, attise la convoitise de toutes les stars. Ses stades, rénovés en vue du Mondiale, font chaque semaine le plein de tifosis. Logique que “sa” Squadra Azzurra, sur ses terres, rêve de devenir la première nation à coiffer une quatrième couronne mondiale. Oui, mais les prétendants à ce titre suprême sont une nouvelle fois légion. Il y a le Brésil, bien sûr, inimitable et immortel, qui en est à sa quatorzième participation à la phase finale... en quatorze éditions. Il y a l’Angleterre, du gentleman Gary Lineker, du fantasque Paul Gascoigne et du futur recordman des sélections Peter Shilton. Il y a les Pays-Bas, champions d’Europe, emmenés par leur trio magique Rijkaard - Gullit - Van Basten. Il y a l’Allemagne, finaliste malheureuse des deux dernières éditions, et dont l’entraîneur, Franz Beckenbauer, a faim de revanche. Et puis, il y a l’Argentine, tenante du titre, et son toujours fabuleux Diego Armando Maradona. Par rapport à ces redoutables rivaux, l’Italie semble manquer cruellement de talent. Bien sûr, Baresi, Maldini, Donadoni, Gianinni voire Schillaci - la révélation du tournoi - sont loin d’être des culs-de-jatte mais leur détermination, leur solidité défensive et le soutien de leur public ne suffiront pas en demi-finale, contre les Argentins. C’est que, dans les buts sud-américains, veille un certain Andoni Goycoechea. Au tour précédent, celui qui n’était que réserviste au début de l’épreuve, a stoppé deux des penalties yougoslaves lors de la séance de tirs au but. Au bout de la prolongation, le score est toujours de 1-1. Et Goycoechea de “récidiver”... L’autre demi-finale, qui oppose l’Allemagne à l’Angleterre, suit à peu de choses près le même scénario. A la fin du temps réglementaire, le marquoir indique 1-1. Trente minutes plus tard, les chiffres n’ont pas bougé, et c’est sur le même score de 4 tirs au but à 3 que les Allemands finissent par s’imposer. La finale est donc une revanche de Mexico. Plus expérimentée, plus solide qu’il y a quatre ans, orchestrée magistralemant par un Lothar Matthaüs qui, cette fois, peut donner libre cours à son talent, la Mannschaft l’emporte contre une Argentine fortement diminuée. Les Sud-Américains payent ainsi le tribut de leur jeu agressif qui leur a valu, depuis le début du tournoi, une impressionnante série de cartons jaunes. Ironie du destin: c’est sur un penalty, tiré par Andreas Brehme à cinq minutes du terme, que s’incline Andoni Goycoechea. Diego Maradona a beau verser ses larmes: l’Allemagne était bien la meilleure équipe du tournoi. Douze ans après avoir été sacré comme joueur, Franz Beckenbauer l’est cette fois comme entraîneur. Comme la Seleçao et la Squadra Azzurra avant elle, la Mannschaft devient triple championne du monde.
Les Lions et leur roi
Sensation, ce 8 juin 1990, à San Siro: en match d’ouverture du Mondiale, le tenant du titre argentin s’incline devant un Cameroun aussi étonnant que séduisant (1-0). Six jours plus tard, les Africains récidivent mais contre la Roumanie, ils ne doivent qu’à la prestation d’un véritable revenant d’empocher les deux points de la victoire. Entré à l’heure de jeu, Roger Milla, 38 ans (!), inscrit deux buts en dix minutes: le Cameroun l’emporte 2-1 et se qualifie pour les huitièmes de finale. A ce stade de l’épreuve, les Lions Indomptables affrontent la Colombie. Roger Milla entre à la 54e. De nouveau, il marque deux fois, à la 106e et à la 109e: le Cameroun est le premier pays africain à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du Monde. Malgré la défaite, injuste, contre l’Angleterre (3-2), les Lions Indomptables sont entrés dans l’histoire. Et, avec eux, le pas de danse de leur roi Roger Albert Millar, dit Milla...
Toto, l’étoile filante
Trajectoire étonnante autant que fulgurante, que celle de Salvatore Schillaci. Transféré à la Juventus Turin, à la surprise générale, à l’aube de la saison 89-90, il flambe avec la Vieille Dame, au point de gagner sa sélection pour le Mondiale. Réserviste contre l’Autriche, lors du premier match de la Squadra Azzurra, il entre à la 75e et marque trois minutes plus tard. Une star est née, elle brillera tout le long de cette quatorzième Coupe du Monde. Avec six buts, Toto Schillaci deviendra en effet le meilleur réalisateur du tournoi, avant de quitter le devant de la scène comme il l’avait atteint: trop vite...
|
|
|
|
|
Finale
Allemagne 1-0 Argentine à Rome (Italie)
Allemagne: Illgner, Buchwald, Augenthaler, Kohler, Berthold (73e Reuter), Littbarski, Matthaeus, Haessler, Brehme, Klinsmann, Völler.
Argentine: Goycoechea, Sensini, Serrizuela, Simon, Ruggeri (46e Monzon), Lorenzo, Basualdo, Troglio, Maradona, Burruchaga (53e Calderon), Dezotti.
Le but: 85e Brehme sur penalty (1-0) Avertissements: Völler, Dezotti, Troglio, Maradona Exclusions: Monzon, Dezotti Arbitre: M. Edgardo Codesal (Mex) Assistance: 73.603
|
|
|
|
|
|