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1950
Coups de tonnerre en terre auriverde
Douze ans après la France, alors que la planète soigne encore les plaies de la seconde guerre mondiale, c'est au tour du Brésil d'accueillir la Coupe du Monde, rebaptisée officiellement Coupe Jules Rimet. Mais, dès avant le début de l'épreuve, retentit le premier coup de tonnerre. Les Français renoncent effectivement au voyage, prétextant des problèmes d'organisation. L'Argentine, l'Écosse et l'Autriche déclarent également forfait, si bien que treize nations seulement se retrouvent en terre auriverde, tronquant d'emblée cette quatrième grand-messe du football mondial. Car il s'agit bien d'une grand-messe, du moins si on s'en réfère à l'engouement suscité par l'épreuve à travers le pays organisateur. Persuadés du futur couronnement de leurs représentants, les Brésiliens ont érigé pour l'occasion une véritable cathédrale dédiée au ballon rond: le stade de Maracana, d'une capacité de plus de deux cent mille places. Ce quatrième Mundial expérimente une nouvelle formule, supprimant le système de l'élimination directe et se rapprochant plus du championnat que de la Coupe. Des quatre groupes qualificatifs, s'extirpent autant d'équipes, qui doivent prendre part à une poule finale. Portant ainsi à trente le nombre de rencontres, le Brésil s'assure un nombre de recettes non négligeable et garantit aussi aux équipes participantes de jouer un minimum de deux matches chacune. Du moins, en théorie... Vu les nombreux forfaits, le groupe 4 est en effet amputé de deux de ses participants, obligeant l'Uruguay à jouer un quitte ou double contre la Bolivie. Obstacle que franchit sans encombre la Céleste, l'emportant sur le score sans appel de 8-0. Si le Brésil, malgré son match nul contre la Suisse, se qualifie aisément, les groupes 2 et 3 donnent lieu à des surprises de taille. L'Angleterre, enfin sortie de son isolement, s'incline en effet devant l'Espagne et les États-Unis, tandis que l'Italie, tenante du titre, subit la loi de la Suède. Uruguay, Suède, Espagne et Brésil se retrouvent donc en poule finale. Ecrasant les Nordiques 7-1, corrigeant les Ibères 6-1, les Cariocas peuvent se contenter d'un nul contre l'Uruguay pour être sacrés rois de la planète football. Las! Devant 173.850 spectateurs médusés, se produit un nouveau coup de tonnerre. A l'ouverture du score de Friaça, juste après la pause, répondent en effet des buts de Schiffiano (65e) et Gigghia (79e). La Céleste s'impose 1-2, fêtant ainsi dignement son retour sur la scène internationale. Mais quand, pour la deuxième fois de son histoire, elle tend fièrement la Coupe du Monde, le Maracana est déjà à moitié vide...
Poule finale Brésil-Suède 7-1 Uruguay-Espagne 2-2 Brésil-Espagne 6-1 Uruguay-Suède 3-2 Suède-Espagne 3-1 Uruguay-Brésil 2-1
La fiche technique ci-dessous reprend le détail de ce match, considérée comme une finale, même s'il s'agissait de l'ultime rencontre de la poule
Classement 1. Uruguay 5 pts (7-5) 2. Brésil 4 pts (14-4) 3. Suède 2 pts (6-11) 4. Espagne 1 pts (4-11)
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Finale
Uruguay 2-1 Brésil à Rio de Janeiro (Brésil)
Uruguay: Maspoli, Gonzales, Tejera, Gambetta, Varela O., Andrade, Ghiggia, Perez, Miguez, Schiaffino, Moran.
Brésil: Barbosa, Augusto, Juvenal, Bauer, Danilo Alvim, Bigode, Friaça, Zizinho, Ademir Menezes, Jair R. Pinto, Chico.
Les buts: 48e Friaça (0-1), 66e Schiaffino (1-1), 79e Ghiggia (2-1) Arbitre: M. Reader (Ang) Assistance: 220.000
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