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1966
Albion peut-elle vraiment être fière ?
Absente des trois premières éditions, décevante lors des quatre suivantes, l’Angleterre doit, chez elle, effacer 36 ans de frustration. Créatrice de ce sport devenu si populaire, Albion ne peut laisser échapper plus longtemps le sacre mondial. Sa fierté légendaire n’en a que trop souffert. Cette huitième Coupe du Monde sera ainsi la plus controversée de l’histoire. Organisée par le président... anglais de la FIFA, elle verra en effet les Britanniques bénéficier d'un régime de faveur tout le long du tournoi: jouant tous leurs matches à Wembley, ils jouissent également d’un horaire particulièrement clément, leur ménageant d’exceptionelles plages de récupération. Mais surtout, elle sera entâchée par l’arbitrage désastreux de M. Dienst, lors de la finale entre le pays hôte et l’Allemagne: trois buts, sur les six inscrits durant la rencontre, n'auraient sans doute pas dû être validés... Dominant un groupe composé de la France, du Mexique et de l’Uruguay, les Anglais viennent à bout des Argentins (1-0) au deuxième tour, dans un match tendu, à la limite de la correction. A l’issue de celui-ci, l’entraîneur britannique Alf Ramsey, imité ensuite par la presse du pays, qualifie les Sud-Américains “d’animaux”. Ambiance... Lors du tour suivant, contre le Portugal d’Eusebio, tombeur du Brésil, l’Angleterre livre sa meilleure rencontre du tournoi. Emmenée par un duo Bobby Moore - Bobby Charlton au sommet de son art, elle se qualifie ainsi méritoirement pour ce qu’elle espère être “son” apothéose. Mais, pour cela, elle doit encore prendre la mesure de l’Allemagne. Première de sa poule, impressionnante contre l’Uruguay (4-0), la Mannschaft de Franz Beckenbauer bute longtemps, en demi-finale, contre un mur nommé Lev Yachine. Haller et Beckenbauer finissent néanmoins par battre l’immense portier russe, tandis que Tikowski ne doit se retourner qu’une fois, sur un envoi de Porkujan (2-1). Vient donc l’heure de la tristement célèbre finale de Wembley. Très vite, les Allemands donnent le ton, ouvrant très tôt le score par Haller. Six minutes plus tard, cependant, Hurst rassure les supporters anglais en inscrivant son premier but de la soirée. Il faut ensuite attendre la 78e pour voir Peters donner l’avantage aux Britanniques, avant que Weber n’égalise pour la RFA... sur un but entâché d’une faute de main. Mais la contestation qui entoure cette phase n’est rien à côté de l’encre qui coulera au sujet de la fameuse 100e minute. Le tir de Hurst, frappant la transversale, rebondit-il devant ou derrière la ligne de but? Dans un premier temps, M. Dienst fait mine de laisser poursuivre le jeu avant de se raviser et d’indiquer le centre du terrain, suivant ainsi l’avis de son juge de ligne. Enfin, le quatrième but anglais, toujours signé Hurst, intervient à la 120e minute, alors qu’une partie du public a déjà envahi le terrain (4-2): il n’aurait pas dû être validé non plus. On dit souvent que l’histoire ne retient que les résultats et les noms inscrits sur les tablettes. Ce ne sera pas le cas cette fois-ci...
Pak Doo qui?
Pak Doo-ik et Li Chang-myung... Deux noms qui n’évoquent sans doute pas grand-chose, mÍme au plus avisé des archivistes. Et pourtant, lors du Mondial anglais, ces deux hommes s’érigent en véritables héros nationaux. Le premier est le buteur providentiel de la Corée du Nord contre l’Italie. Le second repousse ensuite avec brio toutes les tentatives transalpines. Une victoire par le plus petit écart qui permet aux Asiatiques de terminer deuxièmes de leur groupe, juste devant la Squadra Azzura. En quarts de finale, les Nord-Coréens passent tout près d’un nouvel exploit: menant 0-3 après... 24 minutes de jeu, ils doivent cependant s’incliner devant le Portugal d’Eusebio, auteur de quatre buts dans cette rencontre (5-3).
Bobby Moore, le gentleman défenseur
Sobriété, élégance, vitesse, technique, clairvoyance, présence physique... Bobby Moore réunissait toutes les qualités propres aux grands footballeurs. Mais, au-delà de son talent, le défenseur central de West Ham possédait un petit plus qui le faisait admirer et respecter par tous, équipiers comme adversaires: son irréprochable mentalité. C’est cette trop rare qualité qui lui valut, à 22 ans, de devenir le plus jeune capitaine de l’équipe nationale anglaise. En 108 sélections, il porta 91 fois le prestigieux brassard.
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Finale
Angleterre 4-2 Allemagne à Londres (Grande-Bretagne)
Angleterre: Banks; Cohen, J. Charlton, Moore, Wilson; Stiles, B. Charlton; Ball, Hurst, Hunt, Peters.
Allemagne: Tilkowski; Hoettges, Schulz, Weber, Schnellinger; Haller, Beckenbauer; Seeler, Held, Overath, Emmerich.
Les buts: 12e Haller (0-1), 18e Hurst (1-1), 78e Peters (2-1), 89e Weber (2-2), 100e Hurst (3-2), 120e Hurst (4-2) Arbitre: M. Dienst (Sui). Assistance: 95.000.
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