|
|
|
|
1934
Le Duce met le monde du football à sa botte
Absente en 1930, l’Italie organise la deuxième édition de la Coupe du Monde. Vexé de l’absence des Transalpins quatre ans plus tôt, le champion uruguayen n’a pas fait le déplacement. Mais, au vu du déroulement de l’épreuve, tout porte à croire que la Céleste n’aurait, de toute façon, pas reconduit son titre. L’Amérique du Sud se présente fortement déforcée dans la Botte. L’Argentine n’a en effet emmené que des amateurs, tandis que le Brésil n’a délégué qu’une équipe de seconds couteaux. Aucun ne passera le premier tour. Cette deuxième Coupe du Monde est aussi la première pour laquelle est organisée un tour préliminaire, éliminant la moitié des 32 équipes inscrites au départ. Parmi les 16 qualifiés, on note la présence de l’Egypte, qui tombera dès le premier tour devant la Hongrie. Il faudra attendre 36 ans avant de voir l’Afrique de nouveau représentée à ce niveau. Mais cette deuxième Coupe du Monde est, avant tout, celle d’une Italie en pleine montée fasciste. Organisée par le général Vaccaro, à la fois président de la fédération italienne et membre du parti de Mussolini, elle ne peut décemment couronner qu’une seule équipe: la Squadra Azzura. Tout est fait en ce sens. Cette vérité éclate au grand jour le 31 mai, lors du quart de finale qui oppose l’Espagne au pays hôte. Dès avant l’épreuve, l’Italie s’était assuré les services des Argentins Guaita, Orsi, Demaria et, surtout, Luigi Monti, finaliste de la précédente édition. Ce dernier s’avèrera un véritable bourreau pour les Ibères: en deux rencontres, il blessera trois de leurs joueurs. Car il faudra plus de deux cent minutes pour départager les deux équipes. Deux matches de non-football, entâchées de coups, d’insultes et d’erreurs d’arbitrage. Lors du premier, les Italiens ne doivent leur salut qu’à un but égalisateur douteux, inscrit par Ferrari à la 45e, après une faute sur le gardien Zamora. Avant la fin du temps réglementaire, l’Espagnol Lafuente se voit refuser un but pour hors-jeu. Durant la prolongation, Schiavio tire sur le poteau de Zamora. Le lendemain, pour le replay, c’est un arbitre suisse qui remplace le Belge Louis Baert. Mercet est l’habituel invité des matches internationaux qui se déroulent sur le sol italien. Il est le parfait douzième homme. Monzaglio, Allemandi, Bertolini et Monti cherchent la bagarre durant nonante minutes, en toute impunité. A la 12e, le gardien Nogues est ceinturé, Meazza s’aide des épaules d’un adversaire pour reprendre le ballon de la tête (1-0). En demi-finale, les Transalpins peuvent de nouveau compter sur la clémence de l’homme en noir. A la 5e, Monti, le boucher de service, descend l’artiste autrichien Sindelar. L’arbitre ferme les yeux, l’Italie l’emporte 1-0. En finale, c’est au tour du Tchécoslovaque Puc de faire connaissance avec les défenseurs italiens. Fauché dans le rectangle par Ferraris IV, il se voit refuser le penalty et diminué physiquement pour le reste de la partie. Il parvient pourtant à ouvrir le score, à la 76e. Cinq minutes plus tard, Orsi arrache cependant la prolongation et, à la 96e, Schiavio inscrit le but de la victoire devant 55.000 Italiens en délire.
|
|
|
|
|
Finale
Italie 2-1 Tchècoslovaquie à Rome (Italie)
Italie: Combi, Monzeglio, Allemandi, Ferraris IV, Monti, Bertolini, Guaita, Meazza, Schiavio, Ferrari, Orsi.
Tchècoslovaquie: Planicka, Zenisek, Ctyroky, Kostaleck, Cambal, Krcil, Junek, Svovoda, Sobotka, Nejedly, Puc.
Les buts: 76’ Puc (0-1), 81’ Orsi (1-1), 96’ Schiavio (2-1). Arbitre: M. Eklind (Suède) Assistance: 55.000.
|
|
|
|
|
|