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1930
Un centenaire plutôt réussi
Paris, 21 mai 1904. Au premier congrès de la FIFA, née la même année sous l’impulsion du Français Robert Guérin et du Néerlandais Hirschmann, est évoquée la création de la Coupe du Monde de football. Trop ambitieux pour l’époque, le projet sortira des tiroirs vingt ans plus tard, après qu’un certain Jules Rimet fût devenu président de la Fédération internationale. Aux Jeux Olympiques de Paris, en 1924 l’Uruguay remporte un tournoi qu’il marque de son jeu créatif et chatoyant, déclenchant en même temps un énorme succès populaire qui convainc définitivement les responsables de la FIFA: le football a désormais les épaules assez solides pour supporter le poids d’une épreuve d’envergure mondiale. En 1928, Henry Delaunay propose l’organisation de la première Coupe du Monde dès 1930. L’année suivante est adopté le premier règlement en même temps qu’est choisi le premier pays organisateur: l’Uruguay. La Céleste, vient, en effet, de remporter son second titre olympique consécutif. Favoris logiques de la compétition avec les Argentins, finalistes malheureux des derniers JO, les Uruguayens se montrent dignes de l’honneur qui leur est échu. Accueillant royalement les douze autres équipes participantes, ils construisent surtout pour l’occasion une enceinte monumentale, d’une capacité de 108.000 places: le stade du Centenaire. France, Chili, Mexique et Argentine; Yougoslavie, Bolivie et Brésil; Uruguay, Roumanie et Pérou; Belgique, États-Unis et Paraguay. Réparties en quatre poules éliminatoires, les treize nations qui ont répondu présentes à ce premier Mondial voient un seul Européen se qualifier pour les demi-finales. Mais devant un Uruguay déchaîné, les Yougoslaves s’inclinent sur le score sévère de 6-1. La même marque qui, la veille, avait sanctionné l’autre demi-finale, opposant l’Argentine aux États-Unis. En l’absence de l’Angleterre, l’Amérique du Sud confirme ainsi sa suprématie sur le football mondial. Dans un stade du Centenaire pris d’assaut par 90.000 spectateurs, c’est l’ailier uruguayen Dorado qui ouvre le score à la 12e minute, dans l’allégresse que l’on devine. Mais quand Peucelle puis Stabile portent l’Argentine au commandement, la Céleste se met subitement à douter. Il faut attendre la 57e pour voir Cea rassurer et réveiller les 80.000 supporters uruguayens. Redevenus irrésistibles, José Nasazzi et ses équipiers portent la marque à 4-2. Et c’est dans un silence de cathédrale suivi d’une véritable explosion de joie que Jules Rimet tend fièrement au capitaine uruguayen la coupe en or qui portera son nom.
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Finale
Uruguay 4-2 Argentine à Montevideo (Uruguay)
Uruguay: Ballesteros, Nasazzi, Mascheroni, Andrade, Gestido, Fernandez, Dorado, Scarone Castro, Cea, Iriarte.
Argentine: Botasso, Della Torre, Paternoster, J. Evaristo, Monti, Suarez, Peucelle, Varallo, Stabile, Ferreira, M. Evaristo.
Les buts: 12’ Dorado (1-0), 20’ Peucelle (1-1), 37’ Stabile (1-2), 57’ Cea (2-2), 68’ Iriarte (3-2), 89’ Castro (4-2). Arbitre: M. Langenus (Belgique). Assistance: 80.000.
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