|
|
|
|
1962
Un être leur manque mais le monde reste à leurs pieds
Le 2 juin 1962, à Vina del Mar, le Brésil est parcouru par un frisson d'angoisse. Contre la Tchéquoslovaquie, lors de son deuxième match de poule, le tenant du titre perd en effet Pelé: blessée, la révélation du Mondial 58 devra suivre le reste de l'édition chilienne depuis les tribunes. Le forfait du jeune prodige auriverde (il n'a encore que 21 ans) ravive forcément les ambitions des autres nations. Le Chili, porté par son public, l'Argentine et l'Uruguay qui jouent presqu'à domicile, l'URSS de Lev Yachine et l'Espagne du naturalisé Puskas, se mettent ainsi à rêver du titre. Dès la fin du premier tour, cependant, certains doivent déjà mettre leurs espoirs de côté. C'est le cas de l'Uruguay et de l'Argentine, troisième de leur groupe respectif. Le Brésil, par contre, poursuit sa route: Amarildo, le remplaçant de... Pelé, a inscrit les deux buts de la victoire contre l'Espagne (2-1). La Hongrie, l'Allemagne et l'URSS sont les trois autres vainqueurs de groupe, se présentant ainsi comme les favoris des quarts de finale. Contre la Tchéquoslovaquie, les Magyars s'inclinent 1-0. Les Teutons subissent la loi des Yougoslaves sur le même score. Lev Yachine, blessé, précipite la défaite des siens contre le Chili. Le Brésil, lui, ne trébuche pas: contre l'Angleterre, Garrincha trompe deux fois le gardien Springett et offre le troisième but de la victoire à Vava (3-1). Garrincha et Vava, c'est à nouveau le duo gagnant en demi-finale, contre le pays organisateur. Dans un match longtemps indécis, disputé devant 80.000 supporters acquis à la cause de leur nation, les deux hommes frappent deux fois chacun. Toro et Leonard Sanchez n'y peuvent rien: en l'emportant 4-2, le Brésil se qualifie pour sa seconde finale consécutive. Au stade ultime de l'épreuve, les Sud-Américains retrouvent la Tchéquoslovaquie, victorieuse de la Yougoslavie (3-1) dans l'autre demi-finale. Ne cessant de surprendre depuis le début du tournoi, les Tchéquoslovaques n'oublient pas, au moment de monter sur la pelouse, qu'ils tinrent en respect ces mêmes Brésiliens lors du premier tour (0-0), dans un match qui fut aussi le dernier de Pelé durant cette Coupe du Monde. Confiants et remarquablement organisés, ils prennent ainsi résolument le match à leur compte. Nullement perturbés par le tir sur le poteau de Vava, à la 7e, ils ouvrent même la marque au quart d'heure, par Masopust (0-1). La réplique brésilienne ne se fait pas attendre: à la 17e, débordant sur la gauche, Amarildo tente un centre-tir qui surprend le gardien Schroiff (1-1). A la 69e, le remplaçant de Pelé déboule à nouveau sur son flanc et centre vers Zito, qui pousse le ballon de la poitrine (2-1). Enfin, à 15 minutes du terme, un centre de Djalma Santos met en difficulté Schroiff qui relâche le ballon dans les pieds de Vava (3-1). Sans Pelé mais avec un Garrincha étincelant et un Amarildo décisif, le Brésil écrit ainsi la seconde page de sa légende.
|
|
|
|
|
Finale
Brésil 3-1 Tchècoslovaquie à Santiago (Chili)
Brésil: Gilmar, D. Santos, N. Santos, Zito, Mauro, Zozimo, Garrincha, Didi, Vava, Amarildo, Zagallo.
Tchècoslovaquie: Schroiff, Tichy, Novak, Pluskal, Popluhar, Masopust, Pospichal, Scherer, Kadraba, Kvasnak, Jelinek.
Les buts: 15e Masopust (0-1), 17e Amarildo (1-1), 69e Zito (2-1), 78e Vava (3-1). Arbitre: M. Latichev (URSS). Assistance: 68.000.
|
|
|
|
|
|