Irlande (Groupe E)
L'Espagne se méfie des verts (15/06/2002)
L'Espagne, désormais au premier rang des favoris du Mondial juste derrière le Brésil, a de nombreux atouts pour écarter l'Irlande dimanche et enlever une place en quart de finale de la Coupe du monde. Forte d'une confiance inédite, d'une puissance offensive que beaucoup d'autres formations lui envient, de neuf buts inscrits en trois matches, la Seleccion aborde son huitième de finale en position idéale. Elle a réussi son meilleur départ dans un Mondial depuis sa première campagne de 1950. En face, l'Irlande privée de son capitaine Roy Keane a bataillé contre l'Allemagne et le Cameroun (deux nults 1-1) avant de se qualifier aux dépens de l'Arabie saoudite 3-0. Mais dans une compétition riche en surprises et fatale aux équipes les plus cotées, le coach espagnol Jose Antonio Camacho redouble de méfiance.
"Par le passé, les équipes espagnoles n'ont pas respecté les équipes plus 'petites' et l'ont payé", a-t-il rappelé avant le départ de la formation de son camp d'entraînement d'Ulsan. "Nous avons réussi un très bon départ dans la compétition mais tout ce que nous avons fait, c'est de remplir notre premier objectif. Nous jouons bien mais notre adversaire est en forme lui aussi et il fera tout pour nous arrêter."
L'Eire n'est pas une inconnue à ce stade d'une Coupe du monde. En 1990, pour sa première participation, elle avait atteint les quarts de finale. Quatre ans plus tard, elle avait déjà passé le premier tour. Sous la houlette de Mick McCarthy, son actuel entraîneur, elle s'est qualifiée pour la phase finale dans un groupe comprenant le Portugal et les Pays-Bas. Et l'absence de Roy Keane, renvoyé chez lui après avoir insulté son coach, a eu pour effet de resserrer les rangs de l'équipe.
"Les gens ne pensaient pas qu'on arriverait où nous sommes. Ils pensaient qu'on serait battus dans les deux premiers matches", souligne McCarthy, qui devrait renouveler sa confiance aux guerriers du premier tour. "Nous nous battons sans cesse contre les critiques et les sceptiques. Et nous le faisons bien", insiste McCarthy. Le coach irlandais tablera sans doute sur la vitesse de ses attaquants Damien Duff et Robbie Keane pour gêner le noyau dur de la défense espagnole composée de deux joueurs relativement âgés, Miguel Angel Nadal, 35 ans, et Fernando Hierro, 34 ans. Mais Nadal et Hierro, ainsi que Luis Enrique, ont une expérience à faire partager à leurs équipiers: ils étaient dans l'équipe d'Espagne qui domina l'Irlande 3-1 à Lansdowne Road en 1993, lors du dernier face-à-face entre les deux équipes. Tous trois devraient être alignés dimanche. Car si Camacho a laissé au repos huit joueurs contre l'Afrique du Sud dans le dernier match du premier tour, il devrait recomposer une équipe première sémillante, avec Fernando Morientes à la pointe de l'attaque, aux dépens de Diego Tristan qui soigne des blessures à la cheville et à l'aine.
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