Brésil (Groupe C)
Angleterre-Brésil: un parfum de finale (21/06/2002)
«Le match de vendredi sera déjà une finale avant la lettre», estime le Roi Pelé, avant la rencontre entre l’Angleterre et le Brésil, en quart de finale du Mondial de football à Shizuoka. «Le Brésil est l’une des plus grandes nations de l’histoire de la Coupe du monde, l’Angleterre la patrie du football», expliquait le numéro 10 mythique de la Seleçao. Pelé sait de quoi il parle, puisqu’il avait participé il y a 32 ans au match de légende remporté par le Brésil (1-0) contre l’Angleterre le 7 juin 1970, au stade Jalisco Guadalajara (Mexique) au 1er tour de la Coupe du monde. «J’espère que le Brésil va revivre la même chose et va vaincre. Parce que 1 à 0 serait très bon pour nous», confie le sélectionneur brésilien Luiz Felipe Scolari.
L’entraîneur suédois de l’Angleterre Sven-Goran Eriksson est lui aussi confiant: «Je pense que nous avons une très bonne équipe et jusqu’à présent, nous nous sommes bien débrouillés, alors pourquoi ne gagnerions-nous pas contre le Brésil?». «Ce sera un match entre la meilleure attaque du monde et la meilleure défense du monde», avertit-il.
Duel Ferdinand-Ronaldo Les images de l’échange de maillots et des accolades entre Pelé et le défenseur Bobby Moore, empreintes d’un profond respect mutuel, à la fin du match en 1970, avaient fait le tour du monde. Un tiers de siècle plus tard, un «remake» du duel Pelé-Moore est annoncé entre l’attaquant vedette la Seleçao Ronaldo, auteur de cinq buts dans ce Mondial, et le défenseur central anglais Rio Ferdinand. «Jouer contre Ronaldo va être une expérience extraordinaire, mais je ne lui ferai pas de faveurs. Je vais tout faire dans mon marquage pour qu’il n’inscrive pas un seul but», a expliqué le défenseur central.
«On ne peut pas gagner seulement en défendant, il faut aussi attaquer», fait toutefois remarquer Eriksson. Son principal argument offensif, l’attaquant prodige anglais Michael Owen, qui souffre des adducteurs, s’est entraîné normalement jeudi et sera opérationnel, tout comme le milieu de terrain Paul Scholes. L’attaquant de Liverpool (D1 anglaise) avait été remplacé à la mi-temps du match remporté (3-0) par les Anglais face au Danemark en huitième de finale le 15 juin.
Autre arme offensive, David Beckham a reconnu qu’il continuait à souffrir de son pied gauche fracturé il y a un peu plus de deux mois, mais qu’il retrouvait ses sensations de jour en jour. Enfin, le milieu de terrain Owen Hargreaves, touché à un mollet lors du match contre l’Argentine (1-0), le 7 juin, et qui n’avait plus joué depuis, manquant deux matches de son équipe, a repris l’entraînement et il est lui aussi apte. «Le coeur dans les chaussures» Le défenseur Lucio étant opérationnel, le groupe brésilien devrait se présenter au complet. La Seleçao misera une fois de plus sur son trio offensif vedette des trois «R» - Ronaldo, Ronaldinho, Rivaldo - pour compenser les lacunes d’une défense à trois inédite et friable.
La dernière prestation de la Seleçao face aux Belges, battus 2 à 0 en huitième de finale, a été marquée par l’aisance avec laquelle le vétéran belge Marc Wilmots, 33 ans, a pris le meilleur sur les lignes arrières «auriverde». Le capitaine des «Diables Rouges» a même marqué un but de la tête refusé par l’arbitre. Beckham, présent dans les tribunes du Kobe Wing Stadium ce soir-là, en a certainement tiré plusieurs enseignements. Pour Rivaldo, le Brésil devra jouer «avec le coeur à la pointe des chaussures» pour gagner le match «en 90 minutes». «Je pense que l’Angleterre a eu beaucoup de difficultés pour gagner ses matches. Contre le Danemark, l’Angleterre a eu la chance de marquer en début de partie et de terminer la première période sur le score de 3-0, mais durant le premier tour, tous ses matches ont été très difficiles», a conclu le milieu offensif gaucher du FC Barcelone (D1 espagnole), auteur d’un but superbe contre les Belges. Pour l’anecdote, les Brésiliens ne porteront pas leur traditionnel maillot jaune, mais un maillot bleu, avec des bas de même couleur et un short blanc.
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