France (Groupe A)
Le Sénégal créé la première surprise (31/05/2002)
La Coupe du monde s’est ouverte par une surprise de dimension vendredi après-midi dans le stade World Cup flambant neuf de Séoul. Les champions du monde français se sont fait surprendre par une équipe du Sénégal en tout point remarquable au niveau de l’organisation. Le but victorieux était inscrit par Diop sur un centre de Diouf à la demi-heure. Une surprise comme souvent en match d’ouverture d’un Mondial et ce n’est pas l’Argentine qui dira le contraire, battue en 1982 et en 1990 par la Belgique et le Cameroun.
Après une cérémonie d’ouverture spectaculaire et haute en couleurs, les 22 artistes sont montés sur la pelouse le visage plus stressé que d’habitude. Un signe prémonitoire ? Sans doute. En tout cas, de leur côté, les Sénégalais ne se posaient pas trop de questions, nullement intimidés par l’importance et le prestige de l’enjeu. Face à la France, toujours sans Zinedine Zidane, le champion d’Afrique ne tarda pas à trouver ses marques, à l’image de Fadiga et Coly, très en jambes. L’organisation française permettait aux Bleus de dominer légèrement les échanges mais sans trop inquiéter le gardien sénégalais Sylva. Thierry Henry et David Trézéguet se montraient dangereux mais l’absence de Zidane se faisait cruellement sentir dans l’animation offensive. A sa place, Djorkaeff se montrait trop discret et trop court physiquement face aux « colosses » africains. Si bien qu’à la 30e, Diop trompait en deux temps Barthez. Une petite danse bien typique s’en suivit au poteau de corner. Folklore garanti et première samba de la Coupe du monde !
Sonnés, les Français ne trouvaient toujours pas la solution. La défense donnait des signes de lenteur et de faiblesse. Tout le contraire de l’équipe du Sénégal, évoluant presque dans un fauteuil.
Sans doute secoués durant la mi-temps par Roger Lemerre, les Français revenaient sur le terrain avec de meilleures intentions. Le pressing se faisait de plus en plus pressent mais tout cela manquait de réussite ou de lucidité. Il faut dire que face aux champions du monde, le Sénégal jouait le match parfait avec tout ce que cela implique de chance et de réussite. Entre deux contres favorables, Fadiga s’en alla sur son flanc gauche pour adresser un obus sur la transversale de Barthez. Les Africains manquaient d’un centimètre le but du KO. Devant le but de Sylva, la tension devenait de plus en plus intense. Les tirs de Trézéguet, Djorkaeff et Henry trouvèrent à chaque fois le portier ou le poteau.
La défense du Sénégal devenait héroïque. Lemerre avait beau faire monter Dugarry et Cissé, mais sans résultat sauf pour les nerfs des supporters africains qui ne pouvaient plus tenir en place. Sur un coup-franc, sur un tir de loin ou encore sur une nouvelle combinaison, les Français héritaient de trois belles occasions pour donner une allure un peu plus logique au marquoir. Mais sans résultat. Et c’est dans une ambiance de fête que les Sénégalais accueillaient le coup de sifflet final ! Quelle surprise !
Renaud Hermal