Turquie (Groupe C)
Le Brésil se fait peur contre la Turquie (03/06/2002)
Le Brésil est entré péniblement dans son Mondial en battant la Turquie (2-1) au bénéfice d’un but de sa star planétaire, Ronaldo, le premier en sélection en compétition officielle depuis 1999, et d’un penalty contestable en fin de match, lundi à Ulsan.
On aurait pu s’attendre à un match déséquilibré entre les quadruples champions du monde et les Turcs, présents pour la deuxième fois en phase finale. C’était oublier que les Brésiliens n’ont gagné qu’in extremis leur ticket pour le Mondial en perdant six rencontres en éliminatoires.
La fin de première mi-temps tranchante des Brésiliens aurait pu confirmer leur supériorité. Mais ils se heurtaient au gardien turc, Rustu, qui réussissait un exploit sur une tête aux six mètres de Rivaldo (40). Après avoir bloqué deux tirs rasants de Rivaldo et Ronaldo (42 et 44), il gagnait un duel face à Ronaldinho.
Dans le temps additionnel, Hasan Sas fusillait Marcos sur une offrande de l’excellent Basturk dans le dos de la défense, sanctionnée pour sa fébrilité, notamment d’Edmilson qui avait provoqué un coup franc, sur lequel Gilberto Silva aurait pu marquer contre son camp en déviant un tir turc (20).
Cet avantage n’était pas illogique. Les Turcs, en acceptant la domination brésilienne et procédant par contres, avaient inquiété Marcos avec Hakan Sukur (18) et sur un corner direct d’Hakan Unsal (20).
Jusqu’alors, celui que tout le monde regardait, Ronaldo, ne s’était guère montré. Certes, la foule avait légèrement grondé à chaque accélération (9), roulette (12) ou tir -écrasé- (13). Mais rien d’impressionnant jusqu’à la 50e minute quand il appelait dans l’axe et, en extension, marquait son premier but en Seleçao depuis la Copa America en 1999.
Rustu devait sortir devant Lucio (60), s’envoler sur un tir de Juninho Paulista (62). Rivaldo, après un but refusé pour un hors-jeu léger mais réel (63), tirait au-dessus (76). Mais finalement les Brésiliens n’étaient guère dangereux.
Ils trouvaient leur salut sur un double coup du sort. Rustu ratait une relance sur Luizao était irrégulièrement arrêté juste avant la surface par Alpay. L’arbitre, peu inspiré tout le match, excluait le défenseur mais, moins judicieusement, désignait le point de penalty.
Rivaldo ne dédaignait pas l’offrande et marquait (87) mais ne faisait pas disparaître les doutes sur le niveau réel de son équipe.
Quant à l’arbitre, M. Kim Young Joo, il s’illustrait à nouveau. Hakan Unsal envoyait le ballon, certes vigoureusement, vers Rivaldo qui s’apprêtait à tirer un corner. Le Brésilien, un tantinet tricheur, simulait l’avoir reçu sur la tête et s’écroulait. L’arbitre tombait dans le panneau et excluait Unsal.
Luiz Felipe Scolari (sélectionneur du Brésil): «Je suis heureux. On a eu beaucoup d’occasions. Il faut encore en augmenter la proportion que l’on concrétise. Le reste sera alors facile. La Chine a quelques bons joueurs, un potentiel. Nous allons commencer notre préparation pour ce match après un jour de repos».
Senol Gunes (sélectionneur de la Turquie): «On a déployé beaucoup d’efforts. On ne méritait pas ça. Le résultat est une injustice, je dois le dire. En première mi-temps on a bien joué mais on a laissé trop d’occasions au Brésil. En second période, on a essayé de contrôler le jeu. On a fait ce qu’on voulait. Il nous reste deux matches pour récupérer les points qui nous ont été pris aujourd’hui. (A propos des exclusions de deux joueurs) On a les moyens de changer de système».
Rivaldo (auteur du 2e but brésilien sur penalty): «Nous avions la ferme volonté de remporter ce match. Je regrette que nous n’ayions pu sceller notre victoire en première mi-temps, mais je suis soulagé que nous ayions réussi à remonter notre retard et à gagner. Quand nos adversaires ont mené 1-0 j’ai été un peu inquiet. Mais nous étions confiants de nous imposer».