Turquie (Groupe C)
Brésil - Turquie 1-0: une finale entre les deux pays les plus titrés (26/06/2002)
Le beau parcours des Turcs s'est donc arrêté suite à un but fantastique de Ronaldo qu'on avait, jusque-là, guère vu à l'oeuvre. Si l'ordre mondial est respecté en cette fin de tournoi, on ne pourra s'empêcher de mettre en avant une équipe turc qui aura étonnée par son organisation, sa récupération de balles et sa technique exceptionelle. Seule point faible, sa capacité à concrétiser les opportunités et à se montrer vraiment menaçant. Dimanche prochain, la finale de cette coupe du monde sera, à n'en point douté, très intéressante à suivre!
En tout cas, ce sera une grande première puisque jamais l'Allemagne et le Brésil ne se sont rencontrés en phase finale du mondial!
Le fil de la rencontre
Le Brésil a donc rejoint l’Allemagne en finale du Mondial 2002 de football. La Turquie, elle, disputera samedi à Daegu contre la Corée du Sud la petite finale, pour la 3e place. Le Brésil doit sa qualification à Ronaldo, qui avait marqué lors de tous les matches précédents, hormis le quart contre l’Angleterre. Le N.9, qu’un genou droit fragile avait éloigné de la sélection pendant 30 mois, a inscrit le but de la victoire à la 49e d’un tir de la pointe du pied sur une ouverture lumineuse de Gilberto Silva côté gauche, et après avoir échappé au trio Ergun, Fatih et Alpay.
Le Phénomène, remplacé à la 68e, a inscrit son sixième but de la compétition, prenant la tête du classement des réalisateurs, et a été désigné homme du match. Pourtant, l’excellent gardien turc Rustu a été celui de la première période. Il s’est illustré à de nombreuses reprises, repoussant une frappe de Cafu de la droite (20), un tir en force de Rivaldo à l’angle gauche de la surface suivi d’un réflexe de Ronaldo pied droit (23), une tentative du même Rivaldo à l’entrée de la surface (34), puis une autre de Roberto Carlos, sur son pied droit (43). Rustu a même payé sa témérité d’un léger KO, plongeant dans les pieds d’Edilson après avoir repoussé un centre de la gauche de Roberto Carlos sur lequel Ronaldo était trop court (45).
Mais à la 49e, il n’a rien pu faire sur le tir de Ronaldo, effleurant la balle de la main gauche. Les Brésiliens méritaient d’ouvrir le score, eux qui avaient dominé la première période. Et ce malgré une tendance de certains, Rivaldo et Roberto Carlos notamment, à privilégier l’individuel devant la surface, et une maladresse sur les corners, systématiquement renvoyés par les Turcs. Ceux-ci n’avaient pas eu grand chose à se mettre sous la dent, sauf quelques jolies combinaisons à une touche de balle des attaquants, emmenés par Hakan Sukur et Hasan Sas, avec Basturk à la baguette. Ils ne délivraient que peu de tirs cadrés, hormis une frappe écrasée (6) puis un coup franc d’Emre (9), une tête décroisée d’Alpay (20), ou un autre coup franc d’Emre dans l’axe, qui frôlait l’angle gauche de la cage peu avant la pause.
Pourtant, ils n’ont pas démérité et montré une volonté bien dans la lignée de leur excellent parcours. Après l’ouverture du score, le sélectionneur turc Senol Gunes a voulu jouer son va-tout, en faisant entrer le joker Ilhan Mansiz (62), auteur du but en or de la victoire contre le Sénégal en quarts, à la place d’Emre. Ilhan a confirmé qu’il était en meilleure forme que l’indéboulonnable Hakan Sukur, victime durant le tournoi de problèmes à une cuisse et qui quitte le Mondial sans avoir marqué un but. Ainsi, l’attaquant à l’allure de cosaque s’est créé plusieurs occasions, sur une tentative de lob (78), un tir au-dessus (84) ou une tête non cadrée dans les arrêts de jeu.
Et si le remplaçant de Ronaldo, Luizao, a à plusieurs reprises inquiété la défense turque, Denilson, entré à la 75e, a de nouveau montré qu’il aimait un peu trop les gestes flamboyants mais stériles.
Déclarations
Senol Gunes: Nous sommes venus à la Coupe du monde pour prendre part à la fête et nous faire remarquer. Je crois que nous avons atteint notre but. Je suis fier de mes joueurs qui ont été formidables à chaque match. Nous sommes toutefois vraiment désolés de n’avoir pas pu donner au peuple turc une nouvelle source de réjouissance. En première période, l’objectif était de contrôler le jeu et de rester sur un nul. En deuxième période, nous voulions également être maître du jeu et profiter de la fatigue du Brésil pour marquer et nous qualifier pour la finale. Mais le Brésil a marqué rapidement et, malheureusement, nous n’avons pas pu marquer malgré nos nombreuses occasions. Cette fois-ci nous en avons fait moins, spécialement en défense. Mais cela ne nous a pas empêché de perdre. Nous avons également été un petit peu victime de notre manque d’expérience, ainsi que de notre manque d’attention. Les joueurs espéraient beaucoup de ce match, il y a avait beaucoup de pression. Ce qui nous a fait commettre trop de fautes. A cette Coupe du monde, nous voulions rejoindre les meilleurs, et nous sommes allés en demi-finale, c’est quelque chose d’extraordinaire.
Luiz Felipe Scolari: Naturellement, je peux avoir le sourire. Nous savions en affrontant la Turquie que c’était une équipe forte. C’était différent aujourd’hui du premier match, surtout au milieu de terrain. Nous nous attendions à une victoire plus nette. Et je tiens à féliciter les joueurs et l’entraîneur turcs, car ils ont amené leur pays parmi l’élite mondiale. Ronaldo ne m’a donné de souci à aucun moment. Il y a deux trois jours, quand je l’ai vu avec cette nouvelle coiffure, j’ai su qu’il allait bien et qu’il jouerait ce match à fond. La première sensation que j’ai ressentie en arrivant aujourd’hui sur le terrain, c’est une énergie positive et je suis sûr qu’elle venait du Brésil, car les gens là-bas voulaient voir le Brésil arriver en finale. L’Allemagne est une équipe forte, de tradition, qui mérite tout le respect. J’ai rencontré Rudi Voeller à Séoul, je suis très heureux de le retrouver en finale à Yokohama. La dernière chose que je veuille dire est merci à tout le monde.
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