Turquie (Groupe C)
Passe de trois pour le Brésil ou revanche pour la Turquie (25/06/2002)
Le Brésil, selon toute vraisemblance avec Ronaldo, retrouve mercredi en demi-finale la Turquie, son premier adversaire du Mondial, qui est bien décidé à réécrire à l’envers le scénario de cette rencontre pour forcer les portes de la finale de Yokohama contre l’Allemagne, à la surprise du monde entier.
Ulsan, le 3 juin dernier. Le Brésil s’impose 2 à 1 devant la Turquie, qui a mené 1 à 0 et finit à neuf après les exclusions d’Alpay et Hakan Unsal, ce dernier étant victime d’une simulation de Rivaldo dans ce match du groupe C.
«Mon carton rouge était mérité, pas celui d’Hakan Unsal, le monde entier l’a vu», se rappelle Alpay. Et la FIFA aussi, qui a imposé une amende de quelque 7000 dollars à Rivaldo.
Pour les Turcs, le deuxième match contre le Brésil n’est évidemment pas une revanche. C’est bien plus que cela: la possibilité de hisser au sommet du football mondial leur drapeau rouge au croissant et à l’étoile devant plus de trois milliards de téléspectateurs, pour leur deuxième apparition en Coupe du monde.
En face, les Brésiliens sont à la poursuite de la «penta», leur cinquième couronne mondiale qui leur ferait oublier l’épine de 1998 et la défaite en finale contre la France (3-0).
Remplacé contre l’Angleterre vendredi en quart de finale (2-1 pour le Brésil), Ronaldo a normalement tenu sa place en attaque dans l’équipe des titulaires probables mardi lors d’un dernier match d’entraînement. «Bien», avait-il répondu auparavant aux dizaines de journalistes qui s’inquiétaient de l’état de sa cuisse gauche, victime d’une légère contracture.
De la même façon, le gardien Marcos, touché lors d’un choc à l’entraînement lundi, ne boîtait plus et tenait normalement son rôle, comme il devrait le faire mercredi au stade de Saitama (63.000 personnes).
Lors de cette dernière répétition générale, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari a provoqué une petite surprise en essayant Edilson en attaque au côté de Ronaldo, alors que Rivaldo jouait un cran derrière en milieu de terrain.
Edilson remplaçait numériquement Ronaldinho, suspendu contre la Turquie. La veille, Scolari avait fait tester Juninho Paulista puis Denilson en milieu de terrain à la place de la star du Paris Saint-Germain, qui a reçu un carton rouge contre l’Angleterre.
En face, les Turcs joueront sans doute sans Hakan Unsal, touché à un genou. Une interrogation plane aussi sur le cas du capitaine et attaquant Hakan Sukur, victime d’une élongation à une cuisse, et qui n’a pas encore marqué dans ce Mondial, où il aurait toujours joué blessé. Auteur du but en or contre le Sénégal au tour précédent (1-0), Ilhan Mansiz est prêt pour la relève.
Les Turcs savent qu’ils vont avoir la tâche difficile contre l’équipe-type du Brésil, mais ne sont pas complexés pour autant.
«J’ai toujours admiré le Brésil. Il est quadruple champion du monde, n’a pas perdu un match dans le Mondial et nous a infligé notre seule défaite. Mais demain (mercredi), ce sera à son tour de perdre!», a déclaré mardi le sélectionneur turc Senol Gunes.
«Ronaldo et Rivaldo sont de grands joueurs. Je les ai vu jouer contre l’Angleterre, ils sont encore plus forts que ce à quoi je m’attendais», selon Alpay.
En face, le Brésil n’en rajoute pas trop dans son rôle de super-favori de la demi-finale. «Triomphalisme?». Le défenseur latéral droit du Real Madrid Roberto Carlos ouvre des yeux ronds.
«Vous vous trompez. Nous n’avons jamais dit que nous étions les meilleurs». «Si nous méritons de gagner, très bien. Si l’équipe adverse joue mieux que le Brésil, eh bien qu’elle gagne», ajoutait-il mardi.