| Turquie (Groupe C) 
				Tout savoir sur la TurquieUne troisième place et un record pour terminer en beauté (29 juin)
 
 La Turquie a  terminé à la troisième place de la Coupe du monde de football  grâce à sa victoire 3-2 contre la Corée du Sud samedi. 
  Déjà victorieuse 1-0 du Japon en huitième de finale, la  Turquie a battu le deuxième pays organisateur du Mondial grâce à  l'efficacité et à la complémentarité de son duo offensif composé  de Hakan Sukur et Ilhan Mansiz, à l'origine et à la conclusion  des trois buts turcs en à peine plus d'une demi-heure. 
  Hakan Sukur a même inscrit le but le plus rapide de  l'histoire de la Coupe du monde après seulement 11 secondes de  jeu. Le précédent record était détenu par le Tchèque Vaclav  Masek, qui avait ouvert le score au bout de 15 secondes lors du  premier match de la Tchécoslovaquie contre le Mexique à la Coupe  du monde 1962. 
  Malgré sa défaite et des buts de Lee Eul-yong et Song  Chong-gug, la Corée du Sud réalise tout de même la meilleure  performance d'une équipe asiatique dans une Coupe du monde en  terminant à la quatrième place. 
  Pour la première fois depuis le début du tournoi, la Turquie  se présente d'entrée avec deux attaquants, Ilhan Mansiz étant  titularisé à la place du meneur de jeu Hasan Sas blessé. 
  LE BUT LE PLUS RAPIDE DE LA COUPE DU MONDE Mais après une minute de silence observée en hommage aux  soldats sud-coréens décédés le matin même, c'est Hakan Sukur,  pourtant peu en vue au cours des matches précédents, qui entre  dans l'histoire de la Coupe du monde en inscrivant le but le  plus rapide d'un Mondial. 
  Sur le coup d'envoi, Ilhan Mansiz subtilise le ballon dans  les pieds du défenseur central sud-coréen Hong Myung-bo, Hakan  Sukur le récupère et n'a plus qu'à tromper Lee Woo-jae après  seulement onze secondes de jeu. 
  Malgré cet exploit, la Corée du Sud revient au score dès la  9e minute sur un magnifique coup-franc du gauche de Lee Eul-yong  qui termine sa course dans la lucarne du but de Rustu. 
  Les Sud-Coréens, plus vifs dans la récupération du ballon au  milieu de terrain, dominent mais se font de nouveau surprendre  sur deux contres menés par le duo Ilhan Mansiz-Hakan Sukur qui  martyrise la défense sud-coréenne remaniée à cause des absences  de Choi Jin-cheul et Kim Tae-yong. 
  Après un une-deux avec Hakan Sukur, qui fixe parfaitement  Lee Woon-jae dans la surface, Mansiz devance Lee Min-sung et  pousse le ballon dans les filets sud-coréens (13e). 
  A la 32e minute, sur un dégagement de Rustu, un nouveau  une-deux entre Hakan Sukur et Ilhan Mansiz permet à ce dernier  de se présenter seul face à Lee Woon-jae. L'attaquant turc lobe  le gardien sud-coréen d'une subtile pichenette du droit et donne  à la Turquie deux buts d'avance. 
  Assommés par le réalisme turc, les Sud-Coréens peinent à  réagir malgré une belle frappe d'Ahn Jung-hwan (21e). 
  C'est au contraire un Hakan Sukur ressuscité qui est tout  près d'inscrire un quatrième but d'une belle tête piquée  détournée du tibia droit par Lee Woon-jae (37e). 
  A la mi-temps, le sélectionneur de la Corée du Sud Guus  Hiddink modifie la composition de sa défense avec l'entrée de  Kim Tae-yong. 
  Dès la reprise, les Sud-Coréens pressent sur le but turc. 
  Song Chong-gug frappe une première fois du gauche juste au  dessus de la transversale (52e) puis Lee Eul-yong prend  également sa chance du gauche mais son tir termine dans les bras  de Rustu (54e). 
  Mais après dix premières minutes difficiles, les Turcs  gèrent leur avance et maîtrisent les tentatives sud-coréennes. 
  Malgré le but de Song Chong-gug à la 93e minute, un tir  lointain dévié par la défense turque, la Corée du Sud termine à  la quatrième place de sa Coupe du monde. 
 Brésil - Turquie 1-0: une finale entre les deux pays les plus titrés (26 juin)
 
 Brésil - Turquie 1-0 Le beau parcours des Turcs s'est donc arrêté suite à un but fantastique de Ronaldo qu'on avait, jusque-là, guère vu à l'oeuvre. Si l'ordre mondial est respecté en cette fin de tournoi, on ne pourra s'empêcher de mettre en avant une équipe turc qui aura étonnée par son organisation, sa récupération de balles et sa technique exceptionelle. Seule point faible, sa capacité à concrétiser les opportunités et à se montrer vraiment menaçant. Dimanche prochain, la finale de cette coupe du monde sera, à n'en point douté, très intéressante à suivre!
 En tout cas, ce sera une grande première puisque jamais l'Allemagne et le Brésil ne se sont rencontrés en phase finale du mondial!
 
 Le fil de la rencontre
 
 Le Brésil a donc rejoint l’Allemagne en finale du Mondial 2002 de football. La Turquie, elle, disputera samedi à Daegu contre la Corée du Sud la petite finale, pour la 3e place. Le Brésil doit sa qualification à Ronaldo, qui avait marqué lors de tous les matches précédents, hormis le quart contre l’Angleterre. Le N.9, qu’un genou droit fragile avait éloigné de la sélection pendant 30 mois, a inscrit le but de la victoire à la 49e d’un tir de la pointe du pied sur une ouverture lumineuse de Gilberto Silva côté gauche, et après avoir échappé au trio Ergun, Fatih et Alpay.
 
 Le Phénomène, remplacé à la 68e, a inscrit son sixième but de la compétition, prenant la tête du classement des réalisateurs, et a été désigné homme du match. Pourtant, l’excellent gardien turc Rustu a été celui de la première période. Il s’est illustré à de nombreuses reprises, repoussant une frappe de Cafu de la droite (20), un tir en force de Rivaldo à l’angle gauche de la surface suivi d’un réflexe de Ronaldo pied droit (23), une tentative du même Rivaldo à l’entrée de la surface (34), puis une autre de Roberto Carlos, sur son pied droit (43).
 Rustu a même payé sa témérité d’un léger KO, plongeant dans les pieds d’Edilson après avoir repoussé un centre de la gauche de Roberto Carlos sur lequel Ronaldo était trop court (45).
 
 Mais à la 49e, il n’a rien pu faire sur le tir de Ronaldo, effleurant la balle de la main gauche. Les Brésiliens méritaient d’ouvrir le score, eux qui avaient dominé la première période. Et ce malgré une tendance de certains,   Rivaldo et Roberto Carlos notamment, à privilégier l’individuel   devant la surface, et une maladresse sur les corners,   systématiquement renvoyés par les Turcs. Ceux-ci n’avaient pas eu grand chose à se mettre sous la dent,   sauf quelques jolies combinaisons à une touche de balle des attaquants, emmenés par Hakan Sukur et Hasan Sas, avec Basturk à la   baguette. Ils ne délivraient que peu de tirs cadrés, hormis une frappe écrasée (6) puis un coup franc d’Emre (9), une tête décroisée d’Alpay (20), ou un autre coup franc d’Emre dans l’axe, qui frôlait   l’angle gauche de la cage peu avant la pause.
 
 Pourtant, ils n’ont pas démérité et montré une volonté bien dans   la lignée de leur excellent parcours. Après l’ouverture du score, le sélectionneur turc Senol Gunes a   voulu jouer son va-tout, en faisant entrer le joker Ilhan Mansiz   (62), auteur du but en or de la victoire contre le Sénégal en   quarts, à la place d’Emre. Ilhan a confirmé qu’il était en meilleure forme que l’indéboulonnable Hakan Sukur, victime durant le tournoi de problèmes à une cuisse et qui quitte le Mondial sans avoir marqué un  but. Ainsi, l’attaquant à l’allure de cosaque s’est créé plusieurs   occasions, sur une tentative de lob (78), un tir au-dessus (84) ou   une tête non cadrée dans les arrêts de jeu.
 
 Et si le remplaçant de Ronaldo, Luizao, a à plusieurs reprises   inquiété la défense turque, Denilson, entré à la 75e, a de nouveau   montré qu’il aimait un peu trop les gestes flamboyants mais   stériles.
 
 Déclarations
 
 Senol Gunes: Nous sommes venus à la Coupe du monde pour prendre part à   la fête et nous faire remarquer. Je crois que nous avons atteint   notre but. Je suis fier de mes joueurs qui ont été formidables à   chaque match. Nous sommes toutefois vraiment désolés de n’avoir pas   pu donner au peuple turc une nouvelle source de réjouissance. En   première période, l’objectif était de contrôler le jeu et de rester   sur un nul. En deuxième période, nous voulions également être maître   du jeu et profiter de la fatigue du Brésil pour marquer et nous   qualifier pour la finale. Mais le Brésil a marqué rapidement et,   malheureusement, nous n’avons pas pu marquer malgré nos nombreuses   occasions. Cette fois-ci nous en avons fait moins, spécialement en défense. Mais cela ne nous a pas empêché de perdre. Nous avons également été un petit peu victime de notre manque d’expérience, ainsi que de notre manque d’attention. Les joueurs espéraient beaucoup de ce match, il y a avait beaucoup   de pression. Ce qui nous a fait commettre trop de fautes. A cette   Coupe du monde, nous voulions rejoindre les meilleurs, et nous   sommes allés en demi-finale, c’est quelque chose d’extraordinaire.
 
 Luiz Felipe Scolari: Naturellement, je peux avoir le sourire. Nous savions en   affrontant la Turquie que c’était une équipe forte. C’était   différent aujourd’hui du premier match, surtout au milieu de   terrain. Nous nous attendions à une victoire plus nette. Et je tiens   à féliciter les joueurs et l’entraîneur turcs, car ils ont amené   leur pays parmi l’élite mondiale. Ronaldo ne m’a donné de souci à   aucun moment. Il y a deux trois jours, quand je l’ai vu avec cette   nouvelle coiffure, j’ai su qu’il allait bien et qu’il jouerait ce   match à fond. La première sensation que j’ai ressentie en arrivant   aujourd’hui sur le terrain, c’est une énergie positive et je suis   sûr qu’elle venait du Brésil, car les gens là-bas voulaient voir le   Brésil arriver en finale. L’Allemagne est une équipe forte, de   tradition, qui mérite tout le respect. J’ai rencontré Rudi Voeller à   Séoul, je suis très heureux de le retrouver en finale à Yokohama. La   dernière chose que je veuille dire est merci à tout le monde.
 
 La Turquie cherche sa revanche (25 juin)
 
 Le Brésil, selon toute   vraisemblance avec Ronaldo, retrouve mercredi en demi-finale la   Turquie, son premier adversaire du Mondial, qui est   bien décidé à réécrire à l’envers le scénario de cette rencontre   pour forcer les portes de la finale de Yokohama contre l’Allemagne,   à la surprise du monde entier.
 
 Ulsan, le 3 juin dernier. Le Brésil s’impose 2 à 1 devant la   Turquie, qui a mené 1 à 0 et finit à neuf après les exclusions   d’Alpay et Hakan Unsal, ce dernier étant victime d’une simulation de   Rivaldo dans ce match du groupe C. 
 «Mon carton rouge était mérité, pas celui d’Hakan Unsal, le   monde entier l’a vu», se rappelle Alpay. Et la FIFA aussi, qui a   imposé une amende de quelque 7000 dollars à Rivaldo. 
 Pour les Turcs, le deuxième match contre le Brésil n’est   évidemment pas une revanche. C’est bien plus que cela: la   possibilité de hisser au sommet du football mondial leur drapeau   rouge au croissant et à l’étoile devant plus de trois milliards de   téléspectateurs, pour leur deuxième apparition en Coupe du monde. 
 En face, les Brésiliens sont à la poursuite de la «penta», leur   cinquième couronne mondiale qui leur ferait oublier l’épine de 1998   et la défaite en finale contre la France (3-0). 
 Remplacé contre l’Angleterre vendredi en quart de finale (2-1   pour le Brésil), Ronaldo a normalement tenu sa place en attaque dans   l’équipe des titulaires probables mardi lors d’un dernier match   d’entraînement. «Bien», avait-il répondu auparavant aux dizaines de   journalistes qui s’inquiétaient de l’état de sa cuisse gauche,   victime d’une légère contracture. 
 De la même façon, le gardien Marcos, touché lors d’un choc à   l’entraînement lundi, ne boîtait plus et tenait normalement son   rôle, comme il devrait le faire mercredi au stade de Saitama (63.000   personnes). 
 Lors de cette dernière répétition générale, le sélectionneur   Luiz Felipe Scolari a provoqué une petite surprise en essayant   Edilson en attaque au côté de Ronaldo, alors que Rivaldo jouait un   cran derrière en milieu de terrain. 
 Edilson remplaçait numériquement Ronaldinho, suspendu contre la   Turquie. La veille, Scolari avait fait tester Juninho Paulista puis   Denilson en milieu de terrain à la place de la star du Paris   Saint-Germain, qui a reçu un carton rouge contre l’Angleterre. 
 En face, les Turcs joueront sans doute sans Hakan Unsal, touché   à un genou. Une interrogation plane aussi sur le cas du capitaine et   attaquant Hakan Sukur, victime d’une élongation à une cuisse, et qui   n’a pas encore marqué dans ce Mondial, où il aurait toujours joué   blessé. Auteur du but en or contre le Sénégal au tour précédent   (1-0), Ilhan Mansiz est prêt pour la relève. 
 Les Turcs savent qu’ils vont avoir la tâche difficile contre   l’équipe-type du Brésil, mais ne sont pas complexés pour autant. 
 «J’ai toujours admiré le Brésil. Il est quadruple champion du   monde, n’a pas perdu un match dans le Mondial et nous a infligé   notre seule défaite. Mais demain (mercredi), ce sera à son tour de   perdre!», a déclaré mardi le sélectionneur turc Senol Gunes. 
 «Ronaldo et Rivaldo sont de grands joueurs. Je les ai vu jouer   contre l’Angleterre, ils sont encore plus forts que ce à quoi je   m’attendais», selon Alpay. 
 En face, le Brésil n’en rajoute pas trop dans son rôle de   super-favori de la demi-finale. «Triomphalisme?». Le défenseur   latéral droit du Real Madrid Roberto Carlos ouvre des yeux ronds.  «Vous vous trompez. Nous n’avons jamais dit que nous étions les   meilleurs». «Si nous méritons de gagner, très bien. Si l’équipe   adverse joue mieux que le Brésil, eh bien qu’elle gagne»,   ajoutait-il mardi.
 
 Un but en or pour une qualification méritée (22 juin)
 
  La Turquie, pour sa deuxième   participation à un Mondial de football, s’est qualifiée pour les   demi-finales de l’édition 2002 en battant (1-0 but en or) le   Sénégal, tombé avec les honneurs pour sa première Coupe du monde,   samedi à Osaka. 
 Mercredi, les Turcs, qui n’avaient jusque-là participé qu’au   Mondial de 1954 (premier tour), rencontreront le Brésil en   demi-finale à Saitama. Une rencontre que l’équipe de Senol Gunes   attendait depuis sa défaite au premier tour face à la Seleçao (2-1),   qu’elle estimait imméritée, avec deux exclus (Alpay et Hakan   Unsal). 
 Pour le Sénégal, qui avait notamment battu la France championne   en titre lors du match d’ouverture (1-0), en revanche, c’est la fin   du rêve. 
 Il a fallu attendre la 94e minute, et la prolongation, pour voir   le seul but du match, un but en or d’Ilhan, entré en cours de jeu et   auteur d’une reprise instantanée du droit sur un centre d’Umit   Davala de la droite. 
 La rencontre avait démarré tambour battant, autant sur le   terrain que dans les tribunes où les tams-tams sénégalais n’en   finissaient pas de retentir. 
 Les Turcs, très vifs, débordaient fréquemment les Sénégalais,   par des combinaisons Hakan Sukur-Hasan Sas-Emre à gauche, et des   jaillissements d’Umit Davala à droite. Le remuant Basturk, lui,   était l’objet d’un marquage serré. 
 Puis, passé le premier quart d’heure, la pression se faisait   sénégalaise: Henri Camara (17, tir trop écrasé, 19, but refusé pour   hors jeu après un premier tir de Fadiga) et Fadiga (23, tir dans le   petit filet) mettaient Rustu sur le grill. 
 Enfin, aux alentours de la demi-heure de jeu, les Turcs, plus   frais, reprenaient la main et se montraient efficaces à l’approche   du but, bien que peu réalistes dans la surface, à l’image de trois   tentatives de Hakan Sukur (26, puis 33, où il était trop court de la   tête, et enfin 39, où il était devancé par Malick Diop sur un centre   de la gauche d’Ergun) et d’une action mal conclue par Hasan Sas   (40). 
 Surtout, à la 44e, Daf était obligé de sauver sur sa ligne une   tentative de la tête de Basturk, après un travail préparatoire de   Hakan Sukur et Hasan Sas. 
 Dans les arrêts de jeu, Diouf, lancé par Camara, butait sur   l’arrière-garde turque. 
 En début de deuxième période, les Turcs assiégeaient toujours un   peu plus la cage de Sylva, jouant très haut et semblant plus à   l’aise physiquement. 
 Basturk, toujours aussi rapide, crochetait Diop à la 54 à   l’entrée de la surface mais son tir était contré au dernier moment   (55), tandis que Hakan Sukur était trop court sur un centre de la   droite de Fatih (57). 
 Les Sénégalais, eux, visiblement «cuits» et repliés dans leur   moitié de terrain, s’en remettaient aux coups de pied arrêtés, comme   sur un beau coup franc de Diouf (53). La possession de balle était   turque, et le rythme baissait. 
 A la 67e, Sukur, qui n’a pas encore inscrit un seul but dans ce   Mondial, était remplacé par le jeune joker de Besiktas à l’allure de   cosaque, Ilhan. Il tentait d’emblée de lober Sylva, et sa vivacité   faisait du bien aux Turcs côté gauche. 
 Après des tentatives de Diao (80) puis Camara (arrêts de jeu)   côté sénégalais et Umit Davala côté turc, on atteignait la   prolongation. 
 Elle était courte, et conclue à la 94e minute par Ilhan, qui   empêchait le Sénégal de devenir le premier pays d’Afrique à se   qualifier pour des demi-finales de Mondial. 
 Sénégal-Turquie: à couteaux tirés, avec le Brésil à l’horizon (22 juin)
 
 Défier le Brésil, quatre fois champion du  monde, en demi-finale sera la récompense suprême du Sénégal ou de la Turquie, qui bouleversent l’ordre du Mondial de football en jouant samedi à Osaka un quart de finale d’outsiders dans une ambiance qui s’annonce chaude après un échange aigre-doux entre les deux entraîneurs. «La Turquie nous dénigre», a estimé jeudi le sélectionneur des Lions sénégalais Bruno Metsu. Son homologue turc, Senol Gunes, s’est défendu de manquer de respect envers l’équipe qui a battu la  France championne du monde (1-0 en match d’ouverture).
 
 Il a revanche accusé les derniers représentants africains encore en lice de jouer des coudes sur les ballons aériens. «J’ai regardé tous leurs matches et vous pouvez voir que la plupart des joueurs sénégalais lèvent les coudes en premier sur tous les duels aériens», a déclaré Gunes, ajoutant que les joueurs adverses retombent parfois «en saignant».  «Je pense qu’il a peur de notre jeu de tête. On est plus grands et costauds que les Turcs. C’est de bonne guerre. Il prépare le terrain. Les arbitres sont suffisamment intelligents», a répondu à distance  Bruno Metsu, avant de lancer un plus conventionnel: «La Turquie est une grande équipe. Ils jouent tous à Galatasaray, ou en Italie voire au Bayer Leverkusen. On aura une partie difficile».
 
 Retour de Fadiga Pour son premier Mondial depuis son indépendance en 1960, le Sénégal peut entrer dans l’histoire comme la toute première équipe africaine à rejoindre le carré d’as d’une Coupe du  monde. En face, les Turcs, de retour en phase finale pour la première fois depuis 1954, affichent une belle confiance après avoir éliminé le Japon devant son public (1-0). Le Sénégal a atteint son premier objectif en se présentant en bonne forme à son grand rendez-vous après six jours de repos, deux de plus que les Turcs, depuis sa victoire contre la Suède (2-1 au but  en or, un doublé de Henri Camara) dimanche dernier. Les joueurs légèrement touchés (les défenseurs Ferdinand Coly au genou droit, Omar Daf et Pape Malik Diop à une cheville, ainsi que le capitaine Aliou Cissé au mollet gauche) sont en état de jouer,  selon Metsu.
 Le sélectionneur récupère aussi deux milieux de terrain suspendus contre la Suède, le gaucher Khalilou Fadiga, parfois décisif sur les coups de pied arrêtés, et Salif Diao, qui jouera la saison prochaine  à Liverpool (D1 anglaise) avec son compatriote El Hadji Diouf.
 
 «On ne pense qu’à la Turquie» Une dernière session d’entraînement sur la pelouse du stade Nagai d’Osaka a rassuré les Sénégalais, qui avaient pour la première fois en milieu de semaine accusé le  coup après plus d’un mois d’efforts. Les Turcs peuvent eux compter sur leur capitaine et attaquant Hakan Sukur et leur défenseur Bulent, remis de leurs légères blessures à une cuisse. La participation des milieux de terrain Hakan Unsal  (genou) et Ergun (cuisse) dépendait d’un dernier test, vendredi lors d’un entraînement nocturne à l’heure de la rencontre (20h30 locales, 11h30 GMT). Remis de sa blessure à une cuisse qui l’a empêché de jouer jusqu’ici, un autre milieu de terrain, Okan, offre aussi une nouvelle solution au sélectionneur turc. Le vainqueur de ce choc d’outsiders rencontrera en demi-finale le Brésil, qui a battu l’Angleterre (2-1) vendredi dans le premier quart de finale. «On ne pense pas au Brésil, on ne pense qu’à la Turquie», a déclaré vendredi Bruno Metsu, qui convenait tout de même la veille devant une télévision brésilienne qu’un «Sénégal-Brésil serait merveilleux.
 Les Sénégalais seraient fous de joie».
 
 Japon - Turquie 0-1: le rêve nippon s'achève...  (18/06/2002)
 
 Ce huitième de finale fut sans doute l'un des plus mauvais de la série. Sous la pluie et un ciel bien bas, les vingt-deux acteurs n'ont pas forcément brillé de mille feux. Le Japon était pratiquement méconnaissable par rapport à ses trois prestations du premier tour. Aucun tonus, aucune âme n’est venue animer les lignes nippones ! Les Turcs, quant à eux, sont très vite passés aux commandes de la partie suite à une grossière erreur de l’arrière-garde japonaise. Après ce but d’ouverture, le Japon courut faiblement après l’égalisation et la Turquie se contenta de repousser les mous assauts adverses.
 Le rêve s’arrête donc aux huitièmes de finale pour le Japon qui peut, néanmoins, s’estimer très heureux  de ce parcours en tant que pays hôte et nation émergeante sur la planète foot. La Turquie poursuit donc la route et rencontrera au prochain tour, le Sénégal
 
 Le film de la rencontre
 
 Le match entre ces deux équipes au style opposé (vivacité pour les Japonais, assise défensive pour les Turcs) peut se résumer à un seul geste: la tête victorieuse d’Umit Davala à la 12e minute. Le milieu à la coupe d’Iroquois s’est élevé plus haut que tout le monde, au milieu d’une défense qui l’avait laissé complètement seul, pour reprendre un corner d’Ergun, obtenu après une mésentente   entre les défenseurs Koji Nakata et Miyamoto, le capitaine au masque   de protection à la Batman qui fait fureur dans l’archipel.
 
 Une action symptomatique de l’ensemble de la partie, qui a  opposé des Nippons certes enthousiastes et soutenus par tout un   stade et tout un peuple, mais trop naïfs face à une Turquie qui   acquiert une expérience grandissante.
 Les Turcs, quarts de finalistes de l’Euro-2000 (éliminés par le Portugal) savent que leur force réside dans leur défense. En restant bien en place et regroupés, ils n’ont laissé que peu de chances aux Nippons, obligés de croire en l’exploit individuel ou de tenter des tirs de loin peu réalistes. A ce titre, les exemples sont nombreux. Parmi eux, une frappe contrée de Hidetoshi Nakata (52e), difficilement captée par le gardien turc Rustu, une autre, lointaine, de Toda (56e), ou une tête de Nishizawa (61e), qui s’est également fendu d’un tir en pivot en   fin de match.
 
 Maigre bilan, d’autant que Nakata n’a jamais brillé, et que la pluie nourrie a rendu le terrain glissant, ne facilitant pas le jeu fondé sur le mouvement des Japonais, toutefois pas aussi tranchants qu’au premier tour. L’un d’eux semblait au-dessus du lot, l’attaquant d’origine   brésilienne Alessandro Santos, dit Alex. Son coup franc à l’entrée de la surface (42e) pour une faute d’Alpay sur Nakata, qui a trouvé l’angle droit de la cage de Rustu,   sa tête au-dessus (43e) ou ses combinaisons avec Shinji Ono côté gauche auraient pu permettre aux Japonais d’espérer. Mais le sélectionneur Philippe Troussier l’a remplacé à la mi-temps.
 
 Côté turc, Hasan Sas, qui se ressentait d’une douleur à une cuisse les jours précédant le match, a pourtant été assez actif, se jouant notamment d’une défense nippone pas toujours très sûre, pour finalement délivrer une frappe trop écrasée (60e). De même, Basturk ou Hakan Sukur auraient pu à plusieurs reprises doubler la marque.   Enfin, le 12e homme japonais, le bouillant public qui attendait   un exploit après la précédente et unique participation de 1998   (élimination au premier tour après trois défaites) a fait ce qu’il a   pu, s’égosillant et frappant constamment des mains. Mais les siens manquaient encore par trop d’expérience. Rendez-vous désormais pour   2006.
 
 Déclarations
 
 Umit Davala: "C'est formidable d'être en quarts de finale. Nous  avons contrôlé la partie, même si la possession de balle était  japonaise. Ils n'ont eu que deux ou trois occasions. Nous, nous  étions bien organisés, même si mon but était un peu chanceux, car le  ballon m'est arrivé sur la tête. Nous avons acquis de l'expérience,  avec plusieurs de nos joueurs qui évoluent en club à l'étranger. Nous  sommes une équipe forte, qui veut apporter un peu de joie à la  Turquie. On verra maintenant si on peut aller plus loin. Pour cela,  il faut battre le Sénégal, et ça promet d'être un match difficile. On  a quelques jours pour récupérer afin d'être au maximum. Et si ensuite  nous affrontons le Brésil, on sera prêts après notre défaite face à eux au premier tour".
 
 Philippe Troussier: "L'aventure qui se  termine vient, dans tous les cas, de créer une grande dynamique pour  l'avenir. Servons-nous en pour nous projeter vers un grand  développement, celui du Japon et particulièrement vers la Coupe du  monde 2006. J'ai été très fier d'avoir été l'entraîneur, d'avoir porté  le maillot japonais pendant quatre ans et je remercie tous ceux qui  mont aidé. Je remercie mes joueurs, tout mon staff. C'est une équipe  japonaise digne jusqu'au bout et qui a cru en ses chances. Je suis  fier de mes joueurs et je suis fier d'avoir été leur entraîneur. Le  Japon a obtenu ses premiers galons. Sur l'ensemble du match, on a  montré qu'on était à la hauteur. Je suis fier de terminer sur une  image jeune, dynamique et ambitieuse. Nous avons fait un grand match,  nous avons produit du jeu offensif. Il nous a manqué un détail. C'est  l'expérience qui nous a fait défaut".
 
 Hidetoshi Nakata: "C'est déjà une  très belle réussite d'avoir passé le premier tour, ce qui était notre  objectif au départ. Mais je suis très déçu de cette défaite, car nous  avons bien joué et espérions vraiment nous qualifier. J'espère que le  monde va regarder le Japon différemment désormais. Il nous faut  continuer à travailler dur. C'est la première fois que le Sénégal et  la Turquie vont disputer les quarts de finale, et ça promet un beau  match. Je souhaite maintenant le meilleur des parcours à la Corée du  Sud, l'autre pays organisateur".
 
 Japon - Turquie: les attendait-on là? (17/06/2002)
 
 Le huitième de finale du Mondial Japon-Turquie est un match inédit en compétition officielle et tout en contrastes entre deux équipes qui n’avaient jamais atteint ce stade   de la compétition et qui s’appuient pour l’une sur la vivacité et pour l’autre sur un jeu défensif. Jusqu’à ce Mondial plein de surprises, le bilan des deux  sélections en phase finale était plus que maigre, avec une   participation chacune.
 
 Le Japon avait pris part au Mondial 98 en France, mais l’avait   quitté presque aussitôt, avec trois défaites en autant de matches. La Turquie, elle, ne s’était plus invitée à la fête depuis 1954. Ces chiffres donnent une idée de ce que pourrait être leur confrontation de mardi: ouverte et peu prévisible, ces deux équipes n’ayant rien à perdre et beaucoup à gagner. Côté japonais, les joueurs ont à coeur de confirmer la règle   selon laquelle un pays organisateur est rarement ridicule: la   pression liée au fait de co-organiser le Mondial a disparu avec   notre qualification pour les huitièmes de finale, affirme ainsi   l’attaquant Takayuki Suzuki.
 
 Le milieu d’Arsenal Junichi Inamoto va plus loin: si nous continuons à jouer comme ça, on peut se qualifier pour les   quarts, voire les demi-finales! Même le sélectionneur français Philippe Troussier est optimiste: nous abordons ce match avec   beaucoup de confiance. Nous n’avons ni blessé ni suspendu, et sommes   dans une dynamique positive.
 
 Ferme conviction ou méthode Coué avant une rencontre indécise entre deux équipes qui ne se sont affrontées qu’une fois (15 juin   1997, victoire du Japon 1-0 à Osaka en amical)? Toujours est-il que le sélectionneur turc Senol Gunes affiche la même confiance: le   Japon est fort, mais la Turquie va gagner. Sur le plan du jeu, l’opposition promet d’être intéressante. Au premier tour, les Turcs ont tenu la dragée haute au Brésil, malgré   leur défaite 1-2. Mais ensuite, la vivacité des attaquants du Costa   Rica a posé problème à cette équipe qui ne brille pas par sa   rapidité (1-1). Elle peut s’attendre au même type de jeu de la part   des Japonais.
 
 Ils étaient rapides contre la Belgique (2-2), mais ont lutté   pour battre la Russie (1-0), et ont vaincu la Tunisie (2-0) grâce à   leur meilleure maîtrise du jeu, pas à leur vitesse, nuance cependant Gunes. Mais ce dernier, contrairement à Troussier, fait face à quelques   incertitudes: l’attaquant Hakan Sukur souffre d’une hanche, tandis   qu’un autre attaquant, Hasan Sas, et le gardien Rustu se plaignent   de douleurs à une cuisse. De plus, deux joueurs sont suspendus, le   milieu Emre Belozoglu et le défenseur Emre Asik. Gunes peut en tout cas se consoler en se disant que ses joueurs   ne risquent pas d’être tétanisés par l’ambiance de Miyagi, si   fervente soit-elle. Même si des milliers de supporteurs japonais   attendent l’exploit, le cri de ralliement - Nippon! Nippon! -   qu’ils reprennent à chaque match reste bon enfant pour des Turcs aux stades-chaudrons parmi les plus bouillants du monde.
 
 Une qualification historique pour l'équipe turc (13/06/2002)
 
 Turquie - Chine 3-0. Il n'est pas faux de dire que les Turcs méritaient cette qualification. Il faut dire qu'ils n'avaient pas été récompensé de leur premier bon match dans ce groupe C face au Brésil avec une exclusion et un penalty en fin de rencontre. La Turquie forme une belle petite équipe qui pourrait en core surprendre dans cette coupe du monde. Quant aux Chinois, ils terminent le tournoi avec zéro point, zéro but marqué pour neuf goals encaissés! Pas très glorieux pour leur première phase finale mais on reverra avec plaisir cette équipe dans les années à venir!
 
 La Turquie s’est donc qualifiée pour la première fois de son histoire pour les huitièmes de finale. La présence des Turcs en huitièmes reposait en effet sur trois   impératifs, le premier d’entre eux étant de s’imposer face aux Chinois. Ce que les coéquipiers d’Hakan Sukur sont parvenus à faire sans avoir à trop forcer leur talent aux dépens de courageux mais faibles chinois. Neuf minutes leur suffisaient ainsi pour se mettre à l’abri. Dès la 6e, le remuant Hasan Sas profitait d’une mésentente entre deux   défenseurs pour subtiliser le ballon et adresser un tir puissant au   fond des filets. Il était imité trois minutes plus tard par Bulent   qui marquait de la tête à la suite d’un centre.
 
 Avec deux buts en poche, le jeu turc baissait ensuite   d’intensité face à des adversaires trop limités pour espérer revenir   au score. Sans forcer, les Turcs géraient tranquillement,  manifestement au courant de l’évolution de la marque du match Brésil-Costa Rica, déterminant pour leur avenir, même si Umit Davala enfonçait définitivement le clou en fin de partie (84). Car la victoire n’aurait servi à rien si elle ne s’était pas accompagnée d’une défaite du Costa Rica, dans l’autre match du groupe C. Au plus grand bonheur de la Turquie, la Seleçao, pourtant assurée de sa qualification avant la rencontre, s’est offert un   festival offensif (5-3). Un large score permettant   finalement aux Turcs d’empocher leur billet pour la suite des hostilités grâce à une meilleure différence de buts.
 
 Déclarations:
 
 Senol Gunes: Ce que nous
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