Belgique (Groupe H)
"Danny est le plus grand fan belge de Ferrari" (10/05/2002)
SAINT-TROND "J'ai le regret de vous confirmer que votre fils ne songe qu'au football..." La sentence trotte encore dans la mémoire de Marcel, le papa du Diable Rouge le plus âgé. Conscient que les annotations dans la marge dont il truffait le carnet de devoirs du petit n'engendraient pas le sursaut studieux escompté, le directeur de l'établissement scolaire s'ouvrit de son inquiétude à ses parents. Il les découvrit fatalistes: "Ce directeur a vite compris qu'il prêchait des... convaincus. Danny n'a jamais aimé étudier. Je ne peux pas dire qu'il préférait les sciences aux maths ou la géographie à l'histoire: aucune branche ne l'a jamais réellement attiré. Il s'est toujours révélé bien plus actif dans les préaux qu'assis sur son banc, dans la salle de classe. Il ne levait le doigt que pour solliciter un ballon, jamais pour répondre à une question sur la leçon qu'il aurait dû étudier. Comme si, dès sa prime enfance, il avait décidé qu'il deviendrait footballeur pro. Il s'est toutefois toujours ingénié à obtenir ric rac la moyenne requise pour passer de classe. Si l'on excepte un petit job de trois ou quatre mois comme magasinier, il n'a jamais travaillé pour un autre patron que son entraîneur..."
"Jamais un verre d'alcool"
Cadet d'une famille de cinq enfants, deux garçons et trois filles, Danny Boffin a souffert d'un lourd atavisme. Lucien, son cousin, était l'arrière gauche du Saint-Trond de légende, cette formidable et atypique équipe de baroudeurs généreux et indomptables que Raymond Goethals hissa à la deuxième place du classement de l'élite. Une de ses soeurs a épousé Marc Emmers, l'ancien international du FC Malinois et d'Anderlecht. Moins talentueux Marcel, son père, n'a évolué qu'à Kruishoutem, en deuxième provinciale: "Dès l'âge de quatre ans, Danny guettait la mi- temps de mes matches avec impatience. Il se précipitait sur la pelouse avec ses souliers du dimanche et son beau costume pour taquiner le ballon. Ce rite lui a-t-il inoculé le virus? Par la suite, chaque fois qu'il trouvait un créneau d'un quart d'heure dans son emploi du temps, il allait gambader sur le terrain. On savait toujours où le débusquer. Danny n'a pas été un enfant difficile. Sa croissance ne nous a causé aucun problème particulier. Il était gentil, sérieux, brave. Il ne fume pas et n'a jamais bu, même quand il s'agissait de fêter un événement, sportif ou familial. Il a toujours respecté une stricte hygiène de vie. Il ne faisait des caprices que pour manger: on a dû batailler pour qu'il avale des légumes. Il n'est pas un parfait homme d'intérieur. C'est parce qu'il consacre un maximum de temps à sa récupération. Il dort énormément. Dans sa prime jeunesse, Danny n'a jamais été non plus coureur de jupons: Avant Christel, qui est devenue son épouse, il n'a fréquenté qu'une seule autre fille, à Landen."
La passion du Diable Rouge trudonnaire pour le football se conjugue avec son amour de la vitesse: "Danny est... bien mon fils", plaisante encore Marcel Boffin: "moi aussi, je courais le 100 mètres en 11 secondes. La vitesse est le péché mignon de Danny. Il adore le karting, par exemple. Dès qu'il a obtenu son permis de conduire, il s'est passionné pour les Ferrari. Il est le plus grand fan belge de la Scuderia. Il a mué une pièce de sa maison en musée. Tout y est rouge! Il possède une multitude de casques, de trophées, de fanions évoquant Ferrari et Michaël Schumacher, sa figure de proue. J'aimerais simplement qu'il roule un peu moins vite quand il est seul dans sa puissante voiture..."
Michel Dubois
|