Russie (Groupe H)
Mostovoï et Karpin, la «droite caviar» (03/06/2002)
Le danger de l’équipe de Russie au Mondial devrait venir du côté droit du milieu de terrain, où peuvent être associés Alexandr Mostovoï et Valery Karpin, les deux complices du Celta Vigo au toucher de balle décisif.
Tous deux sont aussi habiles passeurs que finisseurs. Mostovoï, le Russe né à Saint-Pétersbourg, a signé 12 buts en 59 sélections, tandis que Karpin, l’Estonien né à Tallinn (mais la sélection estonienne ne l’a jamais appelé), a inscrit 16 buts en 69 sélections.
Et ce duo ne rechigne jamais à défendre, Mostovoi ayant même été repositionné par le sélectionneur Oleg Romantsev comme une sorte de libero du milieu, même si ses relances le portent à droite.
Ces deux milieux de terrain, passés tous deux par le Spartak Moscou, affectionnent le jeu en passes courtes et décalages proposé par Romantsev, maître tout puissant du Spartak dont il occupe, a occupé ou cumulé les fonctions d’entraîneur, manageur et président.
Les similitudes entre les deux hommes sont nombreuses, entre leur physique, (1,81 m, 77 kg pour Mostovoï; 1,85 m, 76 kg pour Karpin), leur âge (33 ans), et leur caractère difficile qui aimante les avertissements des arbitres.
Leur entente est telle qu’elle confine parfois à la télépathie au Celta Vigo. Romantsev aimerait sans doute que la même magie opère en sélection nationale. Une dernière fois, car les deux compères, poussés par l’âge, devraient prendre leur retraite internationale après le Mondial en Asie.
Pour Mostovoï, surnommé le «Tsar» en Espagne, ce dernier Championnat du monde est l’occasion de se faire pardonner après la non-qualification de la Russie pour le Mondial 1998, un échec qui avait mis un terme à 20 ans de présence continue dans une phase finale de Coupe du monde (sous le maillot russe et celui de l’ex-URSS).
Mostovoï n’a jamais eu en effet en sélection le rayonnement qu’il a eu dans les différents clubs qu’il a connus, à l’exception de son expérience malheureuse à Benfica lors d’une saison 1992-93 parasitée par des problèmes personnels.
Karpin, qui compte parmi ses idoles le Français Michel Platini, voit également dans le Mondial-2002 une dernière opportunité d’une reconnaissance de son talent au niveau international, même si sa carrière est derrière lui. John Toschak, qui l’avait entraîné à la Real Sociedad (D1 espagnole), jurait qu’il ne l’avait jamais vu perdre un ballon. Les Tunisiens, premiers adversaires de la Russie mercredi à Kobé, doivent espérer que le technicien gallois exagérait.
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