L'Argentine devra mériter sa victoire (20/05/2002)
Pour gagner le Mondial 2002, l'Argentine devra s'attaquer à tous les grands. Car le tirage au sort ne l'a pas épargné. Tête de série du groupe de la mort, l'Argentine devra se frotter au Nigéria, à l'Angleterre et à la Suède. Et en cas de deuxième place du groupe, un rendez-vous explosif devrait l'opposer aux champions du monde français.

Mais l'Argentine a les moyens de passer toutes ces montagnes. En dix-huit matchs d'éliminatoires, elle n'en a perdu qu'un seul contre le Brésil, survolant le reste du groupe. De plus, son attaque et son milieu foisonnent de tant de talents qu'une blessure ne mettrait pas en cause la stabilité de l'équipe. Un seul homme n'a pas le droit de se blesser: Juan Sebastian Veron. Le joueur de Manchester United, qui reste sur une mauvaise saison avec son nouveau club, est l'homme-clé de cette sélection, celui qui doit servir de relais entre l'attaque et la défense, le rempart d'une attaque adverse et l'homme qui doit relancer la mécanique après avoir récupéré le ballon.

L'autre force du 3-5-2 imaginé par le sélectionneur Marcelo Bielsa réside dans la puissance de son milieu qui en phase d'attaque peut se muer en autant d'attaquants possibles: la relance de Veron, la récupération et l'énergie de Simeone (Inter/Ita), la vitesse de Kily Gonzales (Valence/Esp) et les débordements de Zanetti (Inter/Ita) peuvent faire mal. Reste le sérieux de Sorin (Cruzeiro/Bré) et les nombreuses possibilités de remplacement. Les artistes du ballon que sont Pablo Aimar (Valence/Esp) et Marcelo Gallardo (Monaco/Fra) devront patienter sur le banc.

Mais l'attaque ne sera pas en reste. Bielsa aura la lourde tâche de devoir choisir pour la place d'avant-centre entre Gabriel Batistuta (AS Roma) et Hernan Crespo (Lazio), sur la droite entre Ariel Ortega (River Plate) et Claudio Lopez (Lazio), et sur le flanc gauche entre Sorin et Kily Gonzalez. A moins que Jaime Saviola (Barcelone) ou Claudio Caniggia (Glasgow Rangers) ne mette tout le monde d'accord... Reste la défense, point faible d'une équipe tournée totalement vers l'offensive. Dans les buts, les trois gardiens se partagent les titularisations. Le transfert de Roberto Bonano à Barcelone ne lui a pas permis de s'imposer. Il doit toujours composer avec Pablo Cavallero (Celta Vigo) et surtout German Burgos (Atletico Madrid) qui sera vraisemblablement titulaire.

Le gardien trouvera devant lui une défense axiale de trois hommes. Roberto Ayala devrait la commander même s'il est plus à l'aise au poste de stopper. Il aura à sa gauche Samuel (AS Roma) qui peut le remplacer en cas de besoin et à sa droite Diego Placente (Bayer Leverkusen) qui profite de la récente blessure de Nelson Vivas.