Ils ont tourné la page, de gré ou de force...
Joueurs ou entraîneurs, ce Mondial 2002 a clôturé leur parcours
TOKYO Point culminant du foot mondial, la Coupe du Monde sonne tous les quatre ans l'heure des remises en cause pour certains joueurs, soucieux de ne pas faire `le combat de trop´, et pour de nombreux entraîneurs limogés en cas d'échec ou attendant avec intérêt les offres en cas de succès. Chez les joueurs, des champions aussi charismatiques que l'Espagnol Fernando Hierro, l'Italien Paolo Maldini ou l'Argentin Gabriel Batistuta ont fait au Mondial asiatique leur dernier tour de piste sous le maillot de leur sélection nationale. Luis Enrique, Espagnol lui-aussi, a annoncé sa décision de raccrocher les crampons tout comme le Suédois Henrik Larsson, les Nigérians Augustine Jay Jay Okocha, Ike Shonrumu et Taribo West, le Mexicain Alberto Garcia Aspe, le Danois Stig Tofting, le gardien saoudien Mohammad Al Deayea, l'Uruguayen Paolo Montero, et nos Diables Marc Wilmots, Johan Walem et Gert Verheyen. Le Brésilien Giovane Elber, qui n'était pas du voyage en Asie avec la Seleçao, lui a dit adieu de loin.
Chez les Français, trois des champions du monde 1998, Frank Leboeuf, Youri Djorkaeff et Christophe Dugarry ont rangé le maillot bleu dans l'armoire aux souvenirs. La Mannschaft a offert à son défenseur Thomas Linke le plus beau des cadeaux en lui permettant d'en terminer par une finale de Coupe du Monde. Ses compatriotes Marco Bode et Oliver Bierhoff pourraient également en profiter pour se retirer en beauté. D'autres ne se sont pas encore fait connaître mais pourraient, à brève échéance, se résoudre - ou être poussés - à en finir avec leur carrière internationale.
Encensés
Le gardien anglais David Seaman ou son collègue camerounais Jacques Songo'o, âgés tous deux de 38 ans, pourraient s'éclipser. D'autres anciens comme l'Italien Angelo Di Livio ou le Croate Davor Suker devraient passer le relais sans avoir à trop le demander. Le Turc Hakan Sukur a fait savoir qu'il voulait bien jouer encore un peu. Reste à savoir s'il sera encore appelé. Pour les Portugais Fernando Couto, Vitor Baia, Rui Costa et Joao Pinto, la décision de laisser la place aux jeunes aurait certainement été prise mais, avec un Euro 2004 disputé à domicile, le report d'échéance est quasi obligatoire. Le gardien de but paraguayen José Luis Chilavert, qui n'a encore que 37 ans, entend pour sa part être encore de la partie en... 2006 au Mondial allemand.
Trois catégories principales chez les entraîneurs qui devraient changer d'horizon: ceux qui, encensés ou pas, sont arrivés en fin de contrat et se cherchent une nouvelle destination, ceux qui ont offert leur démission pour mauvais résultats et ceux qui ont tenté ou tentent encore de s'accrocher à leur siège, éjectable. Le Néerlandais Guus Hiddink a fait un malheur à la baguette de l'orchestre rouge sud-coréen. Il a résisté aux rondelettes propositions locales de prolongation de contrat et attend désormais le grand club, où la grande sélection, d'Europe qui lui fera l'offre la plus attrayante.
Le Français Philippe Troussier est également sur le marché après la prestation plus qu'honorable du Japon. Idem pour son compatriote Bruno Metsu qui semble devoir quitter les Lions sénégalais pour le Championnat de Turquie.
Le Sud-Africain Jomo Sono a, lui, demandé à réfléchir.
Pas de dilemme pour le Croate Mirko Jozic qui souhaitait en finir et qui a été remercié. L'Italien Cesare Maldini, père de Paolo, n'a pas non plus renouvelé son contrat avec le Paraguay. Mais on ne l'a pas retenu. Seul s'intéresse encore à lui le fisc d'Asuncion.
Pour Javier Aguirre, la sélection mexicaine n'est plus qu'un souvenir. Il a désormais en mains les rênes du club d'Osasuna, en D 1 espagnole. Le roi des mercenaires Bora Milutinovic quitte la Chine et ne semble pas pressé, sous le soleil de Mexico, de retrouver le stress du banc de touche. Quant à l'Irlandais Mick McCarthy, il semble devoir rester le maître des Verts, sauf si Leeds United confirme son intérêt.
Bannis
Parmi ceux qui ont offert leur démission en s'estimant responsables de l'échec de leur équipe, le Russe Oleg Romantsev, le Slovène Srecko Katanec et l'Uruguayen Victor Pua. Restent les bannis, exclus pas du tout volontaires ou en voie de l'être. Le plus connu est sans doute le Français Roger Lemerre qui avait renouvelé son contrat avant le Mondial jusqu'en 2004 et qui n'entend pas ramener volontairement le curseur sur 2002.
Le Portugais Antonio Oliveira et le Polonais Jerzy Engel ont déjà, eux, pris leur compte. Le Costaricain Alexandre Guimaraes se cherche du travail et l'Argentin Marcelo Bielsa sait qu'il n'a plus rien à attendre. Pour le Nigérian Adegboye Onigbinde aussi la messe semble dite alors que le fléau de la balance pourrait en revanche pencher du bon côté pour le Colombien Hernan Dario Gomez à la tête de l'Équateur.Enfin, chez nous, Robert Waseige a préféré tourner le dos à l'équipe nationale pour relever le défi Standard. Une aubaine pour Anderlecht, qui a pu fourguer à l'Union belge Anthuenis pour attirer Broos, lui-même remplacé par Staelens...
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